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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 13:51

(écrit après avoir regardé l'émission d'Hanouna sur D8)

 

Alors qu’aujourd’hui l’homme est capable de voler, d’envoyer des objets à plusieurs millions de kilomètres, de communiquer au bout du monde en moins d’une seconde, de faire des chirurgies du cerveau et ce à distance, de créer des machines pensantes et agissantes à notre place, de réaliser des robots si petits qu’ils peuvent circuler dans notre système veineux, qu’on a su prouver qu’une particule peut être à deux endroits en même temps, et j’en passe tellement et des meilleurs, alors qu’aujourd’hui l’homme est capable de faire tout cela, et bien il y en a toujours autant qui sont incapables d’imaginer plus loin que ce qu’ils croient savoir, sûr de leur science et de leur bon sens !

 

Ces mêmes personnes qui, si elles étaient nées 1000 ans plus tôt auraient ri au nez de celui qui lui aurait dit qu’un jour l’homme volerait, qu’il enverrait des objets à plusieurs millions de kilomètres, qu’il communiquerait au bout du monde en moins d’une seconde, qu’il ferait des chirurgies du cerveau et ce à distance, qu’il créerait des machines pensantes et agissantes à notre place, qu’il réaliserait des robots si petits qu’ils pourraient circuler dans notre système veineux, qu’il prouverait qu’une particule peut être à deux endroits en même temps, et il en passerait tellement et des meilleurs… Ces mêmes personnes qui aujour’hui nous font la douce leçon à la télé dans des émissions gentillement “débiles”, devant moi, moi qui suis avachi sur mon canapé ! Et là je me dis, tout ça pour ça… Des caméras dernière génération, un satellite mis en orbite par une fusée à la pointe de la technologie aéronautique, un écran plat géant haute définition avec connexion hdmi pour voir et écouter une bande de chroniqueurs sortant des "débilités" comme s’ils nous faisaient une révélation digne de Gallilée et de se croire au sommet de la réussite sociale et humaine… 

 

Et le pire dans tout ça, c’est que je suis là à écouter ces débilités en sachant que je cherche seulement à me vider le cerveau, un temps de cerveau que je rends disponible pour me vendre de la lessive ou des tampons que je n’aurai jamais à utiliser... Un temps cerveau qui nourri ces mêmes "débilités" et ceux qui les déblatèrent. Et pourtant "le monde" tourne, mais sur la tête ! Certain que Gallilé lui aussi tourne mais dans sa tombe quand il voit ce qu'on fait de tant de savoir et que si la technologie progresse, l'homme lui, est toujours très très proche de l'ombre de ses cavernes (dont la déco a été revue par Damidot...).

 

(et oui, je fais pleins de fautes d'orthographe et ce n'est pas très chic, pas nouveau, ça choc les bonnes moeurs et ceux qui l'a confonde avec la bonne pensée mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'il nous reste de cerveau, bien que j'ai toujours eu ce même problème à tendance dyslexique... C'est donc qu'il ne me reste plus que le mauvais coté du cerveau ! gasp !)

 

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 10:35

 

Tout d’abord, en prélude à ce texte, je tiens à répondre à une interrogation qui peut légitimement être posée par celui ou celle qui me lira. Ne faut-il pas être d’une grande prétention, un peu gonflé, pour écrire des textes qui tentent de répondre à des questions dites existentielles ? La réponse sera courte. Oui. D’une part, il faut une certaine prétention, mais elle est aussi envers soi-même. Car en réalité, le premier lecteur de ces textes et de ces affirmations, c’est moi. Je me parle tel un petit vieux sur son banc pour être sûr de comprendre ce que j’entrevois. D’autre part, il ne s’agit que d’un polaroid, une posture figée avec toutes les illusions qu’elle suppose. J’avance avec une lampe frontale pour mettre en lumière quelques photos qui tapissent mes murs intérieurs. Je mets un peu d’ordre dans l’album quoi...  Et pour vouloir faire du ménage dans mes idées, il faut être d’une grande prétention !

 

Venons en au rendu polaroid du jour, celle qui va doucement se dessiner sur cette page. Il s’agit d’une question qui n’est pas sans rapport avec le prélude, la question porte sur l’Être et sa « place ».

 

En fait, une phrase s’est immiscée dans mon crâne vide alors que je courrais paisiblement. Une phrase qui m’a fait du bien et qui résonne encore. Je tenais donc à la partager. Cette phrase est la suivante : « Il faut investir tout son être ! ». Je reconnais qu’elle semble être d’une incroyable simplicité et d’une portée limitée. Mais cela est sans compter sur tout ce qu’elle traine derrière elle de sensations et de libérations. Au delà de cette phrase, il est bien évident que comme toute « révélation », terme à prendre avec des pincettes, elle s’accompagne de sensations physiques et psychologiques. Une forme d’illumination tranquille.

 

Tout d’abord petit point sur le mot « investir » utilisé sans que cela ne soit un choix conscient de ma part. Il peut être ambigu. Je pense que ce mot n’est pas là par hasard (ah, le hasard, parlez-en aux Bogdanov :-). Il a des sens différents selon les contextes. Ici, il s’agit aussi bien de « remplir » son être que de lui redonner son pouvoir, de l’investir de sa présence même. D’autre part, d’une certaine façon, c’est aussi une invasion de son être, on l’envahi de façon douce et on y retrouve toute notre place, on redevient maitre de son royaume ! Investir c’est aussi placer quelques valeurs pour qu’elles rapportent plus, et là, j’espère que la démonstration sera faite plus loin. Enfin, investir, c’est aussi « s’investir », c’est à dire entrer pleinement dans son action, plonger littéralement dans ce qu’on est, ce qu’on fait. En être l’auteur, l’acteur et le spectateur !

 

« Il faut investir tout son être ! ». A quoi cette phrase fait-elle écho chez moi ? Une image très simple et très parlante accompagne cette phrase, une image active qui lui donne un premier sens, une première dimension : je me vois remplir mon corps, du moins, je vois ce qui pourrait représenter mon « être éthéré » (appelez cela esprit, âme, visualisation ou corps astral, peu importe) « investir », remplir tout mon corps. Pour vous en faire une image, il suffit de faire l’exercice suivant. Imaginez vous envahir votre corps comme on enfile un gant ! Cela revient à prendre conscience de tous ses membres, de la tête aux pieds, d’une main à l’autre. Vous vous « investissez » dans tout ce que vous êtes, en long, en large et en travers. Allez-y, debout ou assis, visualisez-vous remplir votre corps de cet être « fantôme ». Vous vous possédez vous-même ! Pensez à la scène de Ghost quand Patrick Swayze envahit Whoopi Goldberg, vous êtes les deux ! Laissez votre esprit scanner tout votre corps, et là où il ira, ira respiration et énergie. Si vous êtes bien décontracté, vous pourrez sentir comme un fluide circuler. Toute sensation est bonne à prendre et n’est pas plus le fruit de l’imagination que toutes celles que vous considérez comme concrètes (goût, odeurs, etc.). Une sensation est une sensation. Je pense que l’on a tendance à se couper d’elles et donc à se priver d’une source d’information importante. Redevenez le bébé que vous étiez ! Même si nous n’avons plus la même sensibilité tactile, nous pouvons retrouver le même investissement.

 

Certain pourront se dire qu’ils sont déjà dans leur corps et qu’il ne voit pas ce qu’il pourrait faire de plus. Soit ils ont raison et ils comprennent alors naturellement de quoi je parle, soit il y a de grandes chances pour qu’ils délaissent sans même sans rendre compte une partie d’eux même, sinon une majorité… Si eux ne le voient pas, il est facile pour les autres d’en faire le constat. Il suffit de regarder une personne pour sentir ces blocages, comme ceux dans les épaules par exemple. Je parle de cela car c’est un mal fréquent. Ceux qui travail beaucoup avec leur tête, souvent assis devant un ordinateur, on tendance à tout concentrer dans les épaules, comme si tout ce qui était en dessous n’avait plus de vie. Une désertion d’une partie du corps qui entraine mal de dos, tensions diverses et raideur de la nuque… Les « fluides » ne circulent plus !

 

Mais ceci n’est qu’une partie visible et un premier éclairage sur le sens de la phrase : « il faut investir tout son être ! ». L’être n’est pas qu’un corps. L’être est bien plus vaste. Si dans un premier temps, il est important d’être dans toute sa chaire, dans tous ses os, dans tous ses poils, bref dans chaque recoin de sa personne physique, il faut aussi être dans tous les recoins du « non physiques » ! Pour ce qui est d’investir la part qui va au delà du physique, le travail est un peu différent mais il le prolonge. Une fois que vous avez investit votre corps, vous avez conscience de vous-même, de votre Être. Ne cherchons pas à le définir, cela n’est pas possible. Pour investir tout son être, il faut accepter toutes ses contradictions, enfin, accepter d’en avoir. Du coup, elles n’en sont plus, elles se nourrissent entre elles ! Accepter tout ce qui nous constitue dans l’instant et surtout ne pas s’enfermer dans une pensée. Remplir son être, c’est remplir tout l’espace et tout le temps qui nous compose. Plus encore ! C’est remplir tout ce qui nous entoure qui est une part de nous également.

 

Mais je pars dans une description qui peut sembler abstraite. Cela nous amène pourtant  à ce qu’il y a de plus concret. Je rejoint d’une certaine manière les pensées d’André Compte-Sponville sur « l’être-temps » qui dit que le temps n’existe que dans l’être ; Nous sommes le temps et donc j’ajouterai que nous sommes l’espace, deux facettes d’une même « réalité psychique » (quelle qu’elle soit). Investir son être c’est donc être dans toutes les dimensions, au delà des limites que nous nous infligeons « mentalement ». Remplir tout ce que nous sommes revient à ouvrir toutes les vannes sans chercher à les canaliser. Imaginez une énorme structure gonflable dont l’eau viendrait remplir chaque recoin pour lui donner forme. Nous devons prendre forme. Il est probable que la peur et les bonnes morales, soit à la source de plein de blocages, de même que le manque de confiance ou les retenues dû à la volonté de maitriser son image. Investir tout son être est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît car cela exige une forme de « lâcher-prise » qui n’est pas habituelle. La peur de devenir un être infâme, inadapté ou simplement mal aimé retient beaucoup de nos actes. Or, je pense que profondément, nous n’avons pas besoin de ce contrôle pour rester quelqu’un de « côtoyable ». L’excès inverse produit les mêmes effets : nier les autres et se foutre de leur existence créer aussi des blocages, des visions nombrilistes qui nous asphyxient. L’idée n’est pas de laisser nos démons envahir pensées ou actions. Le propos n’est pas là ; il est beaucoup plus simple. Les barrières que nous voulons briser sont conscientes, ou à fleur de conscience. Les démons se trouvent plutôt dans nos pensées alors que nous, ce que nous cherchons en nous remplissant, c’est le vide ! Paradoxale, non ? Se remplir l’Être pour le vider des pensées…

 

Maintenant que j’ai sommairement expliqué ce qu’exprimait pour moi l’idée d’investir tout son être, voici en vrac quelques pensées que cet acte « profond » m’inspire. (quoi, des pensées ! mais je les ai toutes vidées moi… encore une contradiction !).

 

« Investir tout son être ! » est être pleinement remplis, et donc ne manquer de rien. Ne plus être dans un cycle « désir de posséder / possession /  désir de posséder »…

 

« Investir tout sont être ! », c’est aller au delà de l’image que l’on a de soi et au delà de l’image que les autres nous renvoient. C’est une façon de s’accorder avec tout ce qui nous entoure, d’être tout ce qui nous entoure. Ainsi, il y a une forme d’évidence naturelle à être en un lieu et en un temps, puisque nous sommes ce lieu et ce temps ! Se retrouver mal à l’aise car on ne se sent pas à sa place, c’est ne pas occuper tout son être, « l’eau » ne remplis pas toute la « structure gonflable » ! C’est se recroqueviller dans un coin de soi-même par peur d’être aperçu, par peur qu’on remarque notre mal aise, or sans mal aise, nous n’avons plus rien à cacher... Physiquement, notre attitude dévoile nos « états d’âme » mais inversement, nos états d’âme peuvent être modifiés par nos attitudes. Quand on investit son être, qu’on se gonfle, nos attitudes deviennent plus confiantes et plus sereines. Se gonfler n’est pas non plus bomber le torse pour montrer comme on est beau ;-) Il s’agit d’un maintien simplement naturel, une juste tension, ni trop courbé dans un sens (dos vouté par exemple), ni trop courbé dans l’autre (ventre prééminent et dos creusé)…

 

« Investir tout son être ! » c’est ne pas se donner de limites, les limites n’existe pas en dehors de nous-mêmes. Et oui ! Les limites se font d’elles même et ne seront concrètes que dans l’instant. Les anticiper, c’est se les créer avant même de les avoir rencontrées. Vous arrêtez vous cent mètres avant la falaise parce que vous savez que vous ne pourrez aller au delà de cette falaise ? Surement non, vous voulez profiter du spectacle ! Il nous suffit d’être en accord avec ce que nous sommes et avec ce qui nous entoure. Alors tout devient possible dans la mesure où l’on avance pas après pas, instant après instant, sans présumer de l’instant suivant et sans se figer sur l’instant passé. Le bord de la falaise n’est plus une limite mais une condition qui confère au moment toute sa beauté ! Les limites peuvent aussi être le produit du passé. Vous ou une partie de vous-même restez bloqué, comme un disque rayé, sur un instant révolu. C’est flagrant quand cela concerne un traumatisme important, mais il en est de même pour des choses plus insignifiantes. Prenez un simple son de cloche, à son écoute, vous aurez tendance à vous y accrocher même quelques instants. Son existence persistera comme persiste l’empreinte lumineuse sur une rétine. Ce qui veut dire que pendant un ou plusieurs instants vous serez restés accrochés à ce qui n’existe plus, le son d’une cloche. Les cérémonies zen sont ponctuées de coups sur du bois et du métal ; pour moi cela évoque ce non attachement à leurs « résonnances ». L’exercice serait de ne pas laisser les pensées s’y attacher et de passer à l’instant suivant vide pour l’accueillir pleinement. Pas si simple ! Pas étonnant que l’on puisse rester fixé sur des événements plus conséquents. L’histoire de la gorgone Méduse et de Persée en est une métaphore : le passé n’est plus, ne le regardons que dans le rétroviseur, de temps en temps et non de face comme un instant toujours vivant si nous ne voulons pas rester figé à tout jamais !

 

Investir tout son être, c’est être bien plus grand que nous ne voulons le croire. La liberté est d’occuper tout son espace et tout son temps, tout son instant. La liberté n’est pas faire ce que font les autres, avoir ce qu’on les autres, ou encore penser ce que pensent les autres. C’est juste investir tout son être ! Le remplir sans fin. Investir tout son être est donc finalement se libérer des entraves dont nous nous affublons. Se sentir libre n’est-ce pas juste se sentir là où l’on doit être, là où l’on veut être et être ce que l’on doit être ? En ce sens, aussi étrange que cela puisse paraître, un prisonnier peut être libre et un homme en pleine nature peut être prisonnier…

 

« Investir tout son être ! », c’est accepter les autres, puisqu’ils sont une partie de nous-même. Le rejet de l’autre est l’équivalent psychologique d’une contraction, d’un blocage. La peur en est souvent l’origine. Prenons par exemple les pensées xénophobes qui ont de plus en plus d’adeptes ces temps-ci. Il s’agit d’une vision figée, qui pose pour principe qu’il existe une frontière en moi et les autres. Et ces frontières, je les dessine au gré de mes peurs et des informations anxiogènes. Investir son être ne peut mener à de tels raisonnements. Investir son être c’est s’ouvrir sur les autres et sur ce qui nous entoure. Ce n’est pas une vision « bisounours » du monde puisque cela ne nie en rien ni la misère, ni les difficultés. C’est une façon de prendre du recul. Pour certains, ne sont réalistes que les visions déprimantes et pessimistes, parce qu’ils le sont ! Pour d’autres, l’amour est un mot tabou qui sent bon l’eau de Cologne à la rose, un mot réservé aux naïfs ou aux religieux béats. Et pourtant, investir tout son être c’est dépasser les petites pensées qui tournent en boucle comme des mantras sensés nous apaiser, et qui au contraire alimentent nos angoisses et limites nos perceptions. Investir tout son être c’est ce qui ressembler le plus à l’Amour. Celui qui englobe tout et qui n’a pas de contraire, la haine n’étant qu’un blocage parmi tant d’autres. C’est juste une acceptation de ce qui est, et une reconnaissance de ce que nous sommes. C’est au delà de la bonne morale qui n’a de sens que dans les actes et dans ce que l’on transmet aux autres. Par exemple, vilipender des actes racistes ou criminels ME semble logique or, souvent, est exprimée pour les combattre une autre forme de haine. De ce fait, le message diffuse autant de haine et de problèmes que de mots « sensés ». C’est un cercle vicieux. Les sentiments se nourrissent d’eux-mêmes. De chaque côté, on croit être du bon… Mais dans le fond, ce que l’on exprime et ce que l’on donne, plus que les mots, ce sont les sentiments qui nous motivent. (C’est d’ailleurs pour cela que l’on peu rire de tout mais pas avec n’importe qui !). La haine, la rancœur peuvent motiver des discours dits humanistes…

 

« Investir tout son être ! », c’est dépasser les sentiments de colères qui sont des blocages, des tensions même si elles paraissent justes  et pour la bonne cause. Nous pouvons diffuser de bonnes paroles dans un sens mais du mépris et de la haine dans un autre. Nous semons nos sentiments bien plus que du sens ou du bien matériel. Croyez bien que ce qui sera le plus visible et le plus diffusé ne sera pas le discours aussi beau soit-il. Il suffit de regarder un « zapping » pour s’en rendre compte, ce qui se diffuse largement ce sont les sentiments qui s’en dégagent. Un discours sera entendu s’il est dit avec « compassion », c’est à dire en comprenant la passion de l’autre, qui n’est autre qu’une forme de nous-mêmes. Investir tout son être nous invite à comprendre les autres et leurs propres blocages, puisque nous avons les mêmes. Vous remarquerez d’ailleurs que nous sommes souvent plus sensible chez les autres par les défauts ou des tendances que nous avons nous-mêmes. En cela, observer l’autre nous apprend beaucoup sur nos propres tendances négatives comme positives. Attention, ne pas exprimer la colère n’est pas ne plus élever le ton ou encore de ne plus réprimander. Cela n’a rien à voir. On confond souvent colère et autorité, deux attitudes bien différentes… De même, on peut avoir une attitude colérique, sans avoir de sentiments de « colère ». Quand la mer se déchaine, on ne se dit pas qu’elle est en colère, elle répond simplement à une situation. Investir tout son être est donc avoir conscience de ce que l’on diffuse…

 

Mais revenons à un raisonnement plus pragmatique. Passer par la phrase « il faut investir tout son être !», est une façon de visualiser ce qu’est « être ici et maintenant ». C’est ne pas s’attacher à ce qui a été et ne pas appréhender ce qui sera. Ce n’est pas se forcer à remplir un temps et un espace mais plutôt à ne plus s’empêcher de les remplir. Dans un premier temps, il suffit de s’observer et de voir quand nous nous sommes sentit coincé, à l’étroit, déplacé ou encore « pas dans le rythme » comme à côté de soi… Les observer c’est déjà une façon d’identifier nos blocages. Ensuite, par la visualisation qui s’apparenterait à une forme de concentration (être avec son centre), on part du centre pour s’étendre, on lâche les tensions et on prend toute notre place. A chaque situation, faite l’expérience de vous sentir « plein », « entier », remplis de ce que vous êtes sans chercher à contenir vos réactions. Ouvert à ce qui arrive et non sur la défensive. Ainsi, on doit pouvoir être partout chez soi ! Enfin, cela ne signifie pas qu’il faille agir comme si l’autre n’existait pas et mettre les pieds sur la table de salon du voisin… Bien au contraire. Nous sommes chez nous mais dans les conditions propres aux instants. L’autre est une part de nous même. Investir son être, n’est pas nier l’espace de l’autre !

 

« Investir tout son être ! », c’est lâcher le brouhaha de nos pensées. L’agitation « nerveuse » de nos réflexions disparaît dès lors que l’on occupe tout son être. Ce que l’on croyait être toute sa personne finit par ressembler à une mouche qui s’agitait dans un bocal. Investir tout son être c’est accepter le vide et l’infini, le silence et la profondeur.

 

« Investir tout son être ! », c’est se projeter sur tout, devenir infiniment grand comme infiniment petit, et comprendre que tout nos actes et leurs conséquences sont une partie de nous même, un prolongement, une aura... Ce texte est une partie de mon être, vous qui lisez ce texte êtes une partie de moi-même, le gentil message que vous me laisserez sera une partie de moi-même, le sentiment de fatigue que vous aurez parce que vous aurez tout lu et qu’encore une fois j’ai fait trop long pour un blog sera une partie de moi-même, et donc finalement, je suis une partie de vous-même… Il n’y a que votre raison armée de son scalpel pour démêler tout cela à tord ou raison. Elle coupe dans le tas même si cela ne ressemble plus à grand chose au final. Si elle peut parfois passer pour une virtuose du bistouri, on pourrait d’autres fois porter plainte pour défiguration ! Ah la raison…

 

Investir son être c’est finalement tellement d’autres choses, que j’arrêterais là le défilé des polaroïds pour laisser à chacun le loisir de découvrir tout son espace, et au bout de cette espace que nous sommes tous là, (hé oh ! oui, juste devant :-), sujet d’une même source et dans un même instant…

 

Allez, après cette séance de diapo où je vous ai présenté quelques clichés de mes pensées, je vous dis à bientôt pour se vider une coupe et se remplir de gâteaux apéro !

 

 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 10:01

Si la différenciation entre Vivre et Survivre semble évidente et qu’il est donc inutile de s’attarder dessus, après réflexion, ou plutôt après un “sursaut de conscience”, cela ne m’apparaît pas si simple que cela. Et puis j’aime m’attarder sur ce qui ne semble pas avoir d’intérêt…

 

Tentons une définition de chacun de ces deux termes.

Le Larousse dit ceci :

pour Vivre : 1. Être vivant, en vie. Vivre vieux… 2. Passer sa vie d’une certaine façon. 3. Avoir, se procurer les moyens de se nourrir, de subsister. 4 Exister durablement.

pour Survivre : 1. Demeurer en vie après un autre ; réchapper à une catastrophe. 2. Continuer à exister.

 

Pour des termes qui finalement touchent à des notions essentielles au même titre que la mort et le sens de la vie, cela semble un peu léger…

 

Si je tente de donner une définition populaire à ces termes, cela pourrait donner ceci :

Vivre : contraire de la mort, exister, être animer par une énergie et/ou un esprit.

Survivre : contraire de “vivre confortablement”, action de combattre pour rester en vie. Allez à l’encontre d’un environnement hostile.

 

Ces définitions restent sommaire et personnellement me laisse sur ma faim…

 

Il est temps d’en venir au but de ma réflexion. Les questions de base auraient pu être : Survivre est-ce Vivre ? Vivre est-ce Survivre ? Peux-t-on Vivre et Survivre en même temps ?

Pourquoi ces questions me direz-vous, pour la simple et bonne raison que nous croyons pour la plupart vivre quand nous ne sommes qu’en mode de survit. Et cela n’a rien à voir avec le fait d’avoir ou non des moyens matériels ou financiers contrairement à ce qu’on pourrait penser. Et c’est précisément ce point qui m’est apparu intéressant d’aborder.

 

Voici donc ce que moi j’entrevois par Vivre et Survivre, mes définitions en quelque sorte.

Vivre et survivre sont des verbes, et donc des actions !

Survivre est l’action qui pousse à prévoir les difficultés, les anticiper, l’action qui nous fait prendre les mesures que l’on juge nécessaires pour ne pas perdre la vie, ou simplement échapper à une souffrance plus grande. Survivre c’est tout simplement faire tout ce qu’on peut pour ne pas disparaître. Survivre est une réaction, peut-être même un réflexe, conditionnée par notre peur de la mort. Un instinct dirons nous. C’est à dire une action que nous ne maîtrisons pas et qui remonte à la nuit des temps, depuis que l’homme est homme. Une réaction commune à tout ce qui existe. Préservation de l’espèce ! Bref, survivre aujourd’hui, c’est avoir un métier, gagner de l’argent, avoir un toit, à manger, une sécurité sociale, un syndicat, un entraînement sportif, une bonne hygiène de vie, un régime équilibré, un bon cursus scolaire, des amis, un réseau professionnel, une vie sociale, une voiture, un frigidaire, une armoire à cuillère, un évier en fer et un poêle à mazout…

 

Après cette définition de la survit, que reste-t-il pour définir le terme Vivre ? C’est bien ce qui a poussé ma réflexion. Cela rejoint finalement mes préoccupations habituelles mais sous un angle assez différent. Si Survivre c’est ce que la plupart appellent Vivre, qu’est-ce que Vivre ? Et oui, même un archimilliardaire, avec tout son argent et son pouvoir est en mode survit et probablement pas en mode “Vivre”. Le fait d’avoir tous ses milliards en est même une preuve indéniable ! Prenez le corps humain. Quand il connaît la disette, il apprend à stocker rapidement la nourriture et la transforme en graisse pour alimenter les jours difficiles. Une fois qu’il a pris ce rythme, il ne faut pas s’étonner qu’aux périodes fastes, le corps se charge de kilos de graisse et qu’on se retrouve en surpoids, voir obèse. C’est le cas par exemple des indiens d’Amérique qui d’un côté ou de l’autre de la frontière mexicaine n’ont plus la même allure. Ceux qui subissent le régime made in USA, le Mac Do, sont tous obèses et stockent aussitôt la nourriture avalée ! C’est une réflexe physique de survit du corps, et il semble en plus qu’ils se transmettent cette réaction via les gènes !

 

Tout cela pour dire, qu’accumuler des richesses n’est pas la preuve que l’on ne vive pas en mode de survit, mais plutôt l’inverse. Cela prouve qu’en vouloir toujours plus est avoir peur de manquer à en devenir malade. Les milliardaires sont les obèses du matérialisme. Et l’héritage remplace les gènes !

 

Mais je n’ai toujours pas donné de définition à Vivre. Vous pensez peut-être me voir venir avec mes gros sabots et vous dire que pour moi “Vivre” serait défini de la sorte : profiter de l’instant présent et des plaisirs qu’il offre sans se soucier de l’avenir. Cela semble logique et répondre au vide laissé par “Survivre”. Je me suis effectivement posé la question tout en étant septique sur cette définition. Vivre serait une forme d’abandon où l’on se “laisserait vivre” pour le meilleur mais surtout pas pour le pire. Cela m’est vite apparu comme limité et tronqué. Cela correspond au carpe diem du fameux cercle de poètes mais rien de plus. Non, “Vivre” ce n’est pas juste le contraire de “Survivre”. Vivre est bien plus vaste et au fond, est peut-être ce qu’il y a de plus subtile et sublime dans l’être. Vivre n’est pas juste “profiter de la vie” dans ce qu’elle a de superficiel et qui ne répond qu’a des désirs ou plus profondément à des angoisses. Vivre n’est pas nier, oublier ou s’oublier. C’est tout le contraire ! Pour Vivre, il faut lâcher la survit… Là où il y a “Survivre”, il n’y a pas “Vivre”. Le fait de se plonger dans tous les plaisirs, même sous couvert d’hédonismes, et de fuir la douleur et la souffrance est une forme de survit. C’est une réponse qui nous permet d’oublier ou de nier une part de la condition humaine, et donc une façon de se protéger. D’autant que le plaisir et la souffrance ne sont pas contraire et ont des liens très enchevêtrés parfois. Je rejette donc l’idée que Vivre serait profiter des plaisirs, rien que des plaisirs.

 

Vivre donc. Vivre inclus tout. Tout sans exclusion. Vivre serait accepter tout ce que l’on est et tout ce qui est autour de nous, à l’instant même où nous vivons. Il ne s’agit donc pas de privilégier une chose ou une autre, ni de déformer, de distordre la réalité pour qu’elle entre dans la poche droite ou gauche de notre cerveau. Vivre inclus Survivre mais quand on survit, étrangement, on ne vit plus, on survit. Dans Vivre, il y a de la spiritualité. La spiritualité n’est qu’un espace où l’être peut s’étendre dans toute sa mesure et surtout sa démesure. Un espace qui ne limite ni l’action, ni la pensée et offre des réponses créatives d’une variété sans fin. La spiritualité ce n’est que ça, progresser dans cet espace où tant d’autres vérités sont proposées.

Vivre, ça ne peut être réagir à des stimuli du passé pour répondre à des besoins du futur car, alors, le présent n’existe plus. Vivre est le présent, l’instant et cela nous rend plus grand, autre chose qu’un simple réflexe réagissant au coup de marteau sur le genou. Dans cet espace contenu par l’instant infini, tout est possible et tout est là. Vivre n’est autre qu’être présent corps et âme, que l’on soit confronté à une difficulté ou plongé dans un plaisir intense. Tout est interprétation, il faut juste se trouver à la naissance de cette interprétation et non la recevoir comme on reçoit la becquée régurgité d’un passé volatil.

 

Ma vision de Vivre et de Survivre est une interprétation, un choix. Et d’autres pourront la contredire, la nier, en rire ou même l’ignorer. Mais avec toutes ses limites, ses défauts ou ses idées fantasques, elle est. Elle est vraiment en moi et n’est pas un colportage d’idées reçues ou de pensées relevées au calque. Elle existe à travers ce que je suis, mes mots et mon corps. Mon corps et ses propres limites. Mais cette vision est entière et indestructible. Et moi-même, je suis entier et je veux remplir chacun de mes instants. Je veux vivre et ne pas laisser la place à ce qui remplis trop souvent nos vies pour mieux les vider : réactions conditionnées, habitudes non réfléchies, pensées envahissantes, pensées formatée… Oui, je veux Vivre et non me contenter de Survivre. Vivre implique des sauts dans le vide en permanence puisque l’inconnu est le propre de la vie. Alors que les habitudes (entres autres) remplissent nos projections de plein de certitudes et d’un illusoire avenir, alors qu’on construit des ponts imaginaires, Vivre implique un part d’inconnu et de nouveauté contenu dans chaque instant. Et il s’agit d’une force et non d’une faiblesse, puisque nous devons être toujours là à la manœuvre ! Toujours présent ! Pas de système de guidage automatique. Tout ce construit en temps réel et vous êtes impliqués dans chacune de vos actions, même si ces manœuvres sont des hésitations ou la simple prise d’un café. Vivre, ce n’est ni nier les difficultés, ni en avoir peur, sinon ne par laisser la peur devenir guide. Et finalement, le vrai “bien-être” est au-delà des aléas d’une vie. Il est lié à cet espace plus grand, ce souffle qui vient sans cesse renouveler l’air et chasse la poussière, poussière qui n’a même pas le temps de se déposer. Voilà ce qu’est en partie Vivre pour moi. Et pour ceux qui ce dise qu’il est facile pour une personne en bonne santé d’avancer de tels discours, je leur conseille d’écouter parler Alexandre Jollien qui transcende son handicape et en fait un support de spiritualité. Et puis, regarder les conditions de vie de la plupart des êtres qui ont marqués la vie spirituelle et il sera facile de comprendre que les difficultés n’empêchent pas de Vivre. Bien au contraire, elles sont la vie ! 

 

Pour conclure, parce qu’il est temps et que j’ai déjà perdu les quelques lecteurs de ce blog, je dirais que la première des choses est de percevoir en soi l’action de “Survivre”. On peut rester dans cette action, elle peut nous convenir, mais se sera perpétué en toute âme et conscience. On peut choisir de glisser toute sa vie sur ce mode qui a le mérite d’apporter des réactions simples et souvent efficaces quand il s’agit de rester en vie. Ou, on peut tenter de Vivre, ce qui implique en premier lieu d’affronter ses angoisses et de lâcher une mécanique bien huilée ! La voie n’est pas simple car elle demande de ne jamais perdre confiance alors que JAMAIS aucune certitude ne vient confirmer le bon sens de cette voie sinon celle d’avoir l’esprit là où il veut être. Voir de sentir cet « esprit ». Elle demande aussi à toujours être présent. Fréquemment, on retombe dans les travers de la Survit mais il suffit d’en avoir conscience pour les lâcher de nouveau. Pour moi, l’espace créer (que j’ai nommé spiritualité à défaut de mieux), est le vrai et seul espace de « liberté ». Il a l’avantage d’être accessible à tous et ce, quelque soit les conditions de vie. Ce discours peut avoir l’air pompeux mais il s’agit pour moi d’un sentiment et non d’une philosophie née de l’intellect. Il ne s’agit pas de juger entre Vivre et Survivre mais de partager un sentiment et de tenter de le mettre en mots. Rien que des mots. Ni plus. Ni moins. Bonne vie à tous !

 

musique qui m'a trotté dans la tête bien malgré moi ;-)

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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 16:37

Comment interpréter, percevoir, un sentiment d’impuissance, d’incréation, de non-faire, d’inutilité ?

Cela pose le problème de ce que nous sommes et de ce pourquoi nous sommes fait. 

 

Quand nous « faisons », nous sommes plein de ce que nous faisons. Notre esprit est occupé par ce « faire » et nous avons le sentiment d’avancer, de progresser, d’aller vers quelque chose. Ou simplement, nous avons un sentiment d’utilité et donc d’un sens donné à notre existence. Un sens qui nous lierait au monde et aux autres. Avoir à faire, serait nous remplir de l’action et justifier notre vie même. Du moins, est-ce le sentiment que nous pouvons avoir. En « faisant », nous réaliserions réellement ce que nous sommes, nous révèlerions ainsi notre être en tant que personne dans son entier et dans son entourage. Le travail comme révélateur. Nous ne serions qu’à travers une activité. Sans elle, nous ne serions rien, ou incomplet !

 

Celui qui ne fait rien et n’a rien à faire, ne serait personne. L’être se définirait dans le « faire » et disparaitrait dans le « non-faire ». Il est vrai qu’un sentiment de trouble peut surgir pour celui qui en est réduit à l’impuissance du « faire ».

Celui-ci peut sentir une pression psychologique en se voyant dans l’inaction et en se trouvant démuni de son « faire ». D’autant plus, s’il a l’impression qu’autour de lui, tout le monde s’active et semble avoir sa place dans le monde. Il peut se voir comme une pièce inutile dans les rouages d’une société qui fonctionne à plein régime. Cette même société, considère par ailleurs un individu qui ne fait rien, comme un être incomplet. Il lui manque son action, son identité. Nous sommes à l’âge du « faire ». L’une des premières questions posées à un inconnu est destinée à connaître son métier, son activité. La réponse semble apporter son lot de considération sociale et d’informations essentielles.

 

Quoi qu’il en soit, il ne s’agit que d’un sentiment. Dans un cas, pour l’être « occupé », le sentiment d’être utile et donc d’intégrer la machine sociétale. Mais, ce sentiment ne repose que sur une conception de l’homme et non sur un fait, une vérité absolue et universelle. L’être « utile » est certes actif et en état de production, pour autant, il laisse sa vie filer sans en avoir forcément une conscience pleine. Il se contente d’un sentiment d’utilité et de légitimité dans la société. Inversement, dans l’autre cas, l’homme « inactif », celui qui ne produit « rien », peut cultiver le sentiment de perdre son temps, de ne pas être inclus dans la mécanique rôdée du système « normal »et normatif. Mais là aussi, il s’agit d’un sentiment, aussi pesant puisse-t-il être, qui ne repose que sur une vision de ce que nous devrions être ou au moins paraître. Une vision forgée depuis nos premiers pas. Dès la petite section de maternelle, nous sommes déjà une matière malléable destinée à devenir « active », « productive » ! Travailler pour être, travailler pour vivre, travailler pour s’identifier, travailler par nature… Cette vision est pourtant bien culturelle et s’est attachée à la tradition chrétienne ; elles se sont nourries mutuellement. Le mot « travail », étymologiquement,  contient l’idée de souffrance, de torture et le lien avec le fardeau est assez direct. Le fardeau le plus célèbre, la croix. Cette croix est devenu symbole et identité d’une religion à elle toute seule. Quelle force de communication dans ce logotype ! On défini une personne par ce qu’elle endure plus que par ce qui lui offre plaisir et détente. L’homme prendrait sa mesure dans l’adversité. Il y a une notion virile dans l’idée même du travail. Par ailleurs la femme n’a-t-elle pas dû se battre pour avoir le droit d’exercer un métier ? Et le combat n’est pas encore gagné…

 

Pourtant, de nos jours ne rien avoir à faire peut devenir une souffrance. L’inaction devient un fardeau alors que le travail devient un bienfait, un bien être ! Ne dis-t-on pas aujourd’hui que « le travail c’est la santé ! » Pas sûr que nous en soyons tous convaincu… Souffrir de ne rien faire deviendrait étymologiquement un travail. Aussi absurde que cela puisse paraître, « faire »  et « travail » peuvent naître du « non-faire ».

 

Ne serions-nous des êtres à part entière que par notre seule activité. Ne rien faire ne pourrait-il devenir « le faire » d’un « travail sur soi » ? Il est difficile d’accepter cet état où il n’y a plus ni ambition, ni production. Un état où l’on reste seul avec une foule de sentiments produits par une éducation (une programmation ?) et par une peur du « vide » (du vice ?). Notre éducation nous livre un monde où tout tourne autour du travail et non du soleil. Un travail pour avoir de l’argent, une situation sociale, des enfants, une auto, une maison, un chien, un chat. Pour devenir, il nous faut trouver notre profession. Rare sont les éducations qui inverse ce processus : trouver qui nous sommes pour trouver un travail… Nous laisse-t-on le temps de trouver qui (ou ce que) nous sommes ? Ne nous demande-t-on pas depuis toujours de trouver vite notre voie au gré des cursus scolaires ? Il n’y aurait rien au-delà d’une perspective de travail sinon la misère et la mise à l’écart de notre société. Le travail comme religion. L’argent comme nouveau sang d’un christ couronné d’or et d’argent. Les banquiers comme prêtres. Les demandes de prêts comme prières. Et nous comme brebis et apôtres.

Le problème n’est pas le travail en soi mais la vision que nous en avons. Ceux qui imaginent que ce dernier n’est aliénant qu’à l’usine ne voient bien souvent pas leur propre aliénation. Rarement est mis en doute, le schéma qui régit nos vies : étude, travail, retraite. Schéma considéré comme un progrès social. Et cela pourrait l’être. Cela devrait l'être. Chaque parcours devient une identité à part entière, plus que l’être en lui-même. L’être disparaît derrière ce tracé superficiel et ne s’interroge pas sur ce qu’il est au-delà de ce parcours. Y a-il un pilote dans l’avion ?

 

Celui qui est sans activité souffrira de fait, tant qu’il restera avec ce schéma qui nous a été si soigneusement inculqué. Dans ces conditions, celui qui « fait » et celui qui ne « fait rien » sont les mêmes, avec un parcours différent mais adhérant à une même réalité. Tout deux ont laissé une « vision » prendre les commandes de leur devenir. Une vision qui aurait dû rester un outil et qui est devenu un dogme. Le carrosse est devenu cheval, ou pis, coché ! Cette vision ne nous a jamais permis de nous découvrir autrement. Elle se nourrit d’elle-même. Nous avons appris à remplir inlassablement notre besace de choses plus ou moins utiles, mais jamais nous avons appris à la vider pour voir derrière, pour voir autrement, pour la remettre en question. Même les cours de philosophie ne sont là que pour nous remplir d’un savoir intègrant un processus qui ne vise qu’une chose, un métier ! D’ailleurs, certains philosophes peuvent penser que l’on n’est philosophe que si telle est notre profession. Nous visons un avenir sans même prendre le temps de comprendre le présent, et le présent, n’est autre que nous-mêmes. Nous sommes et nous avons toujours été, avec ou sans activité. Se percevoir « actif « ou « inactif » n’est qu’une construction de notre psyché ; nous sommes toujours actif, ou toujours inactif. Regarder une abeille sur la fleur et vous nommerez l’abeille comme l’élément actif, pourtant, la fleur l’est tout autant même si elle ne fait visiblement rien. (Cela marche avec une mouche et une merde mais j’accorde le fait que c’est moins bucolique. Cf texte)

 

Pour conclure, je dirais : étude(s), métier(s), retraite, pourquoi pas, si « étude » veux dire « étude de soi », si « métier » veux dire « développement de soi », et si « retraire » veux dire « accomplissement de soi ». Certes, il s’agirait là d’un monde idéal, utopique penseront certains, mais je ne vois pas d’autre progrès à faire sinon celui-là. Un progrès qui n’est plus dans la forme mais dans le fond. On pourra changer la société autant de fois qu’on le voudra et lui donner le modèle de son choix, s’il n’y a pas d’évolution « spirituelle », on foncera toujours droit dans un mur bien costaud qu’on aura nous-mêmes construit. De plus, il n’y a rien d’utopique, ni d’irréalisable à vouloir un monde plus spirituel puisque cela ne nécessite rien d’autre que la volonté de chacun, et il est dit que là où il y a une volonté, il y a un chemin. Fût un temps où aller sur la lune ou même parler à une personne de l’autre côté du globe, voir l’idée même d’un globe, pouvait apparaître comme utopique. Maintenant que nous avons bien avancé du côté des techniques, nous pourrions tenter une nouvelle aventure, celle d’une recherche dans une direction différente. A voir tout ce qui nous est promis dans les années à venir, ne peut-on raisonnablement envisager que ce nouveau siècle sera spirituel ou ne sera plus ?

 

 

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 19:31

Notre société cultive, consciemment, inconsciemment mais consciencieusement, l’idée de « réussite ». Et cette société récolte une vision collective de cette réussite que nous pouvons tous reconnaître et savourer. Pour digérer, malgré nous, son image, nous usons de critères bien visibles, voir ostentatoires. Ce sont les aspects extérieurs à notre être qui exprime notre succès ou notre infortune : argent, pouvoir, célébrité, influence, et même maintenant, notoriété sur la toile… Autant de signes censés attester d’une vie réussie, heureuse. Si ce n’était pas le cas, pourquoi faire autant d’effort pour développer au moins l’un de ces « critères visibles » ? Le bonheur serait-il dans le prêt à penser ? Ou doit-t-on régurgiter toute cette soupe épaisse qui nous a, dit-on, aidé à grandir ? Les panses et les esprits sont bien remplis, nous ne savons pourtant toujours pas quelle est notre place dans ce banquet. Nous ne nous en soucions même pas, occupé à lorgner l’assiette du voisin ou à surveiller la sienne. Levons les yeux sur le miroir du salon pour regarder la scène avec un plus d’attention et de recul. Peut-être y verrons-nous un reflet digne d’intérêt ?

 

Notre vision de la « réussite », tenace, est alimentée par un imaginaire médiatique, par une culture du succès, et oriente tout notre être. Certain attrape la carotte, d’autre non, d’autre encore la dédaigne. Nos plaisirs et nos frustrations seront les fruits de cette tension qui dirige nos actes, nos projets ou simplement notre vie quotidienne. Cela commence à la cours de récréation où nos chères têtes blondes se jugent déjà en fonction de signes extérieurs qui « marquent » le succès ou la « loose ». Ce n’est que l’écho brouillé et joué du monde que nous développons et qui transpire dans tout ce qui nous entoure : voiture, vêtements, habitat, cuisine aménagée, téléphone portable, etc. L’argent étant à la fois le carburant de ce déballage de “bonheur”, mais aussi objet d’un bonheur sans odeur ! L’argent est liberté ! L’argent est, donc je suis !

 

Certes, il existe des courants qui se détachent de ce mode de pensée et de cette image quelque peu caricaturée (si peu). Des courants dit « alternatifs » plus ou moins parfumé à « eau de 68 ». Mais, même s’il est vrai que pour ces personnes qui suivent un autre mode de vie social et économique, les valeurs ne soient pas placées aux mêmes endroits, en tirent-ils un bénéfice supérieur ? C’est à dire, touche-il à un bonheur plus grand ou plus « vrai », et ce dernier serait-il vraiment dans le pré ? Personnellement, j’en doute un peu. Car, s’il est bon - indispensable même - que d’autres courants de pensées et d’autres modes de vie coexistent – variété du menu oblige - elles n’en développent pas moins une certaine idée de la réussite déterminée par de nouveaux critères et surtout avec le même, et si fameux, ego aux commandes. Et souvent, de ce que j’en ai perçu tout au moins, ce mode de vie peut exprimer un discours rigide et dogmatique. L’idée même d’adopter « le bon mode de vie », situant sa personne à la bonne place, avec les bonne manières et s’opposant à ceux qui « sont vendus au grand capitalisme » induit un jugement sclérosé ou en voie. La majorité de ces modes de vie « différents », s’installent eux-mêmes en opposition à la société « dominante ». Ils n’ont d’existence que dans cette confrontation. Ils s’attachent aussi à des critères extérieurs, des apparences, que ce soit les leurs ou ceux contre lesquels ils « luttent ». C’est le défaut même de ce qu’on appelle la « lutte des classes », l’opposition entre le « bon droit » et le « mauvais », le « haut » et le « bas », l’ « exploité » et l’ « exploiteur ». On nourrit de bons sentiments un mécanisme qui reste égocentré et qui garde les travers qui consiste à juger l’autre en se plaçant soi-même comme pivot l’action à suivre. Peut-être faudrait-il aller chercher dans des modes de vie qui préexistaient aux systèmes capitalistiques et qui ne se soient pas construit en opposition pour trouver d’éventuelles vraies « alternatives ». Mais peu importe, n’est-ce pas faire fausse route que de considérer l’Homme par ses « critères visibles » quels que soit son mode de vie ? Est-ce à ce niveau que réside la vraie différence entre les individus, celui des aspects matériels et socioculturels ?

 

Si cette question n’est pas nouvelle en soi, voir éculée, elle reste une bonne « source » de réflexion. Et si nous nous déplacions pour modifier notre point de vue et que nous nous détachions objectivement des aspects extérieurs de nos vies pour chercher l’être en soi, tout au fond ? Retournons pour cela à la vision décrite quelques lignes plus haut. Pour juger du succès ou de l’insuccès d’un être, il faudrait établir une règle du jeu commune et équitable. Nous aurions tous les mêmes chances à la naissance que ce soit en terme matériel (logement, finances, etc.), physique (aptitudes sportives, robustesse, etc.), intellectuel (intelligence, intuition, etc.) et enfin émotif (sentiments, empathie, etc.). Alors, juger du succès aurait un peu plus « sens », la ligne de départ serait au moins la même. Mais nous le savons tous, et parfois à nos dépends, nous n’arrivons pas sur cette « aire de jeu » avec les mêmes attributs ! Et j’aurais tendance à dire « heureusement ! », vous comprendrez pourquoi plus loin. Le jeu serait donc une sale arnaque ! Et si la richesse de nos vies n’était non pas dans le fait d’atteindre une vie protégé de tout soubresaut, de tout désordre, protégé par l’argent, le pouvoir ou toutes autres armures virtuelles, mais si elle était au contraire dans ces soubresauts, dans ses chaos et dans notre façon d’y plonger corps et âme ? 

 

Nous sommes « locataire » d’une vie – et oui, dommage pour ceux qui voulaient une France de propriétaire, c’était cuit d’avance ! - et nous savons tous que les aléas sont inévitables et que même l’argent ou les honneurs ne nous en protégeront pas de tout. Certains argueront à raison que ces derniers contribueront à avoir une vie plus facile. Mais là n’est pas mon propos. Soit, la vie est plus facile entourée de bonnes et de belles choses plutôt que démunie de tout ! C’est une évidence. Mais justement, mon propos est de dire que la valeur et la réussite d’une vie ne se mesure pas à la somme des biens ou des pouvoirs accumulés. Pourquoi ne pas plutôt - si l’on doit mesurer quelque chose - mesurer « la force » de chacun à réagir face à l’adversité. Et donc, plus on serait dans une situation compliquée, dans une poisse pas possible et plus nous serions potentiellement à valoriser. « (…) il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !» disait le dieu de Coluche. Ce qui nous arrive de bien, comme ce qui nous arrive de mal n’est pas « nous », c’est à dire que cela ne défini pas notre être et ne nous résume pas. Pour exemple, quand nous sommes atteint d’une maladie, nous ne sommes pas cette maladie. Elle modifie assurément votre perception du monde – fatigue, angoisse, fièvre, etc. – mais vous savez que ce que vous êtes vraiment est ailleurs. Cela peut paraître évident à certain, et pourtant combien de fois ai-je entendu des remarques prouvant le contraire. Comme « Il est fragile » parlant de quelqu’un qui connaissait une dépression. Or, ce n’est pas la dépression qui rend une personne fragile. Elle est une tempête qui secoue tout votre être c’est vrai, mais pour autant cela ne veut pas dire que l’embarcation, elle, est « fragile ». Chacun réagit différemment devant ces « bourrasques ». Se croire « fort » et à l’abri de telles tempêtes est digne d’un voyant plutôt que d’un météorologue. Nous recevons la maladie comme telle et elle fait partie des « aléas » que nous rencontrons. Nous n’en sommes pas « diminué » au fond, on peut même y puiser une force surprenante. Un « bon » marin ne doit-il pas savoir affronter les temps « forts ». Il en est de même pour un événement positif, nous devons apprendre à le gérer. Il peut lui développer des faiblesses... Croire que nous sommes « fort », « bon » ou « supérieur » parce que les événements nous sont favorables est à mon sens, avoir une vision « simpliste » de la vie, si ce n’est une vision limitée. Ou plus restrictif encore, une vision « déifiante », plaçant certains comme des élus, touchés par la grâce divine ! Dans ce cas, toute réflexion sur soi est à oublier et est sans le moindre intérêt, les jeux sont faits !

 

S’il fallait absolument admirer le succès des uns ou des autres, admirons plutôt quelqu’un qui agit envers et contre tous les éléments qui se déchaînent sur lui. Un être qui a tout pour réussir, n’a aucun mérite à réussir. Il faudrait presque désirer subir des tempêtes pour prouver sa valeur, et même enfoncé plus bas que terre, on pourrait être un être admirable loué par tous. Nous inverserions l’idée de popularité ! Cette logique aurait tout autant de sens que la logique actuelle, non ? Peut-être même plus de sens car elle irait au bout de cette volonté de marquer la valeur ou non de quelqu’un. Exposons et admirons nos difficultés plutôt que nos facilités et nos succès ! C’est presque une valeur chrétienne, il nous faut porter notre croix. Par exemple, selon cette logique « inversée », si je devais m’attribuer du mérite, ce serait de continuer à écrire et à faire une production personnelle tout en sachant que je n’ai pas le « talent » pour exprimer et diffuser mes pensées. Le nombre de mes lecteurs en atteste ! Être conscient de ses limites mais les accepter sans renoncer, est au moins aussi louable que d’avoir un talent innée qui nous mènerait confortablement au succès. Juger de l’effort développé à contre courant et non des facilités naturelles que l’on aurait dans un domaine ou dans un autre. Faut-il croire que tout ce qui a de la valeur est forcément à la lumière ou est destiné à l’être ? Moi, je vois une certaine poésie a imaginé tout les trésors cachés dans l’ombre. « Nous ne déchiffrons pas de cartes pour exhumer un trésor, et un X n’a jamais, jamais marqué son emplacement ! » disait Indiana.

 

MAIS même en inversant les rapports au jugement, où cela nous mène-t-il ? Pourquoi valoriser quelqu’un sinon pour flatter son ego, créer des gagnants ET des perdants, et en fin de compte, construire une hiérarchie pyramidale bien illusoire ! Le fait même de pouvoir inverser les logiques prouve bien toute la subjectivité qu’elles supposent. Décidément, nous sommes dans une impasse si l’on s’attache absolument à vouloir juger et à s’accrocher à l’idée du succès de l’un et de l’échec de l’autre. La vie est alors réduite à peu de chose et elle peut passer toute entière en s’accrochant mordicus à des illusions de gloires et de réussites… Le succès n’est qu’un « accident » ! Il n’a pour rançon que d’hypertrophier un ego, ne dit-on pas, avoir la grosse tête ?

 

Donc, si je résume ce que j’ai avancé avec prétention (celle d’avoir quelque chose à dire) : mesurer les êtres les uns par rapport aux autres, et surtout en tirer un jugement, n’a aucun intérêt pour l’Être qui ne demande qu’à vivre en nous. Que ce soit pour valoriser une personne qui a accumuler argent, pouvoir et/ou notoriété, ou que ce soit pour valoriser une personne qui se défend devant des situations difficiles avec énergie et valeur à la manière d’un Koh-Lanta, juger de la réussite de soi et des autres est purement arbitraire, subjectif et n’a au fond pas de sens. Cela peut même être une entrave au bonheur ! Où est alors l’Être en soi, celui « du fond du fond », car finalement, c’est là qu’est la véritable question. Où sommes-nous ? Certaines religions pourraient apporter leur(s) vague(s) réponse(s) comme « la vie est une épreuve divine ! », « la vie est une illusion, une chimère, un rêve ». Des athées pourraient avancer que la vie n’a aucun sens ou qu’on peut lui donner celui que l’on veut. Aurais-je tendance à prendre un peu de tout cela ? Non, je ne chercherais pas à placer la vie dans son « parcours » mais dans son « instant ». Je quitte l’idée du temps et de l’espace qui implique l’épreuve et donc la « réussite » ou l’« échec »…

 

Partons du principe de base qu’il y a deux états primordiaux (mode binaire !) : la vie, c’est à dire la sensation de vie, (et non l’idée de la vie) et la non-vie, qui est en fait une inconnue dont on sort à la naissance et où on replonge à la mort. La non-vie est Tout ce qui n’appartient pas à la vie. La non-vie n’est pas discutable, elle est tout autre et je n’ai aucune possibilité d’affirmer quoi que ce soit à son sujet. Chacun selon ses croyances ou sa philosophie est libre d’y mettre ce qu’il veut, ce n’est pas l’objet de mon questionnement. La vie, elle, est cet état infini qui fait que l’on est, au delà du « cogito, ergo sum » de Descartes très esthétique mais finalement si restrictif. La vie est cet instant dans lequel je suis et tout est à la fois, et où je reçois le visible et l’invisible, que je traduits par des sentiments, des pensées, des réactions physiques, (etc.), qui deviennent eux-mêmes du visible et de l’invisible pour l’instant suivant. Dans cet infini, le tout est de savoir « où » et « qui » nous sommes SANS passer par le jugement et donc la comparaison aux autres. Pour en revenir au début de ce texte, juger du succès ou de l’infortune d’un être est avancer présomptueusement que l’on a répondu à ces questions pour soi et pour les autres, sinon comment juger ? Ce serait donner la position en pleine mer du bateau en vue en ignorant la sienne. En situant l’autre j’ai l’illusion de savoir où je suis. Juger pour se situer soi-même, quelle imposture ! Mais où (que, qui, comment) sommes nous !? Autant le dire tout de suite, je n’ai pas de réponse à cette question. Et là, je sens la déception, vous qui vous attendiez à avoir enfin LA réponse « qui suis-je, où vais et dans quel état j’ère ? »… Avoir lu tout ça pour aboutir au fait que je n’ai pas de réponse, c’est du « foutage de gueule » ! Toujours un peu, oui, puisque je fais comme si je savais quelque chose. Je n’en ai pas, la belle affaire, j’ai tout de même fait un grand ménage et je sais là où je ne suis pas et ce qui n’est pas moi, enfin, ce qui n’est pas mon centre, et ce n’est pas si mal.  

 

Car en réalité, la difficulté est juste là, se situer sans passer par le jugement des autres. Se dessiner des frontières dans un ensemble infini. La mission est impossible car sans fin. C’est le centre, la source de notre être qu’il faut sentir et non chercher les limites d’un être achevé et sculpté une fois pour toute, et encore moins en cherchant la limite chez les autres ! Nous sommes en perpétuelle (dé)construction tout en étant « complet » à chaque instant de vie. Que l’on soit au sommet de l’échelle sociale ou rampant dans la boue la plus infâme, la source est la même pour tous ! Et de cette source, nous n’en sommes que des « reflets » ! voilà, c’est dit ! Fin de l’introduction… Nous sommes des reflets d’une même source projetés dans des conditions différentes. Évidemment, tout support de projection transforme l’objet projeté. L’Homme devient hommes et vit une infinité de possibilités. Et c’est le sens même de l’Humanité et de tout ce qui l’y a de vivant. De tout ce qui existe en fait. La différence dans le reflet de chacun devient une résultante essentielle et sublime. Elle naît d’une rencontre entre la « source » et le « support », et elle devient « réalité », ou plutôt source de notre réalité. Et oui, notre monde de matière, n’est qu’un monde de reflets ! Le mythe de la caverne revisité, où l’ombre devient vérité en soi, la grotte devient ombre elle-même, une vérité de la « vie » et non de la « non-vie »… L’immanent et le transcendent réuni main dans la main, comme deux potes après un combat sur le ring. « C’est pas fini tant que la cloche à pas sonné ! »… « Ding ! »

 

Vouloir tout le monde riche, beau et intelligent c’est gentil, mais aussi absurde que de vouloir une musique composée d’une seule note. David Guetta n’y voit pas d’inconvénient, (paraît-il !) mais il doit savoir aussi qu’il n’y a de “star” que parce qu’il y en a qui ne le sont pas. Une chose n’existe que dans son contraire. « Si tout, absolument tout dans l’univers était vert, le vert n’existerait pas ! ». C’est grâce à cette disparité et ces multiples expériences de vies que l’Homme peut vivre une expérience unique. « Faut de tout, c’est vrai, faut de tout pour faire un monde ! » disait le générique d’Arnold et Willy ! Nous sommes autant de reflets qu’il y a d’êtres sur terre (ou ailleurs !?). Chaque vie est en soi une situation exceptionnelle et une réponse unique à cette source. Ce reflet qui s’adapte à son support (milieu social, génétique, géographie, etc.). Et l’un comme l’autre n’ont de cesse d’évoluer. Le support lui même est reflet. Comprendre cela, c’est comprendre que nous sommes tous un seul et même « corps » lié par cette source, cette origine unique. Univers, uni vers… Et donc, nuire à autrui, c’est se nuire à soi-même (lire l’histoire de Gobuki et le Dragon). On peut effectivement faire l’expérience d’exploiter ses semblables, de leur créer de la souffrance d’une façon ou d’une autre, mais c’est ne pas avoir conscience du lien « subtil » (mais inexpugnable) qui nous uni tous, et que ce qui arrive à l’un, agit forcément sur l’ensemble, et bien entendu sur nous. Nous sommes le reflet de nos actes, et nos actes le reflet de ce que nous sommes ! Là, vous me direz que non seulement je ne n’arrive pas à déterminer le « qui suis-je » et le « où suis-je » mais en plus, j’étends mon être à tous les autres pour me perdre un peu plus. Et pourtant, c’est justement ainsi que j’arrive le mieux à me situer et que ma vie prend « son » sens. Puisque on va tous dans un même sens ! Qu’on le veuille ou non, nous sommes liés, plus que cela, nous sommes une seule et même entité. Certes notre ego va réfuter cette vision, se débattre pour se voir comme un individu indépendant et libre, oubliant que l’Homme existait avant et existera après nous. Cet ego qui rejette la mort comme une malpropre, « va, vilaine avec ta faux toute rouillée ! ». Mais, selon « ma » perception, je survivrais à ma propre « mort » puisque je ne disparaîtrai pas vraiment. C’est mon « reflet » qui disparaîtra ! Certes, ma « conscience égotique », mon « moi » sera transformé, d’une certaine façon disparaîtra. « Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme » disait Lavoisier, et pourquoi pas l’esprit ?! A partir de là tout les religions peuvent s’emparer de moi, enfin de mon esprit après la mort, j’étudierai à ce moment là tous les contrats proposés, on verra bien…

 

Pour autant, l’idée d’une source n’impose pas une croyance religieuse, un scientifique pourrait très bien y trouver son terrain de jeu. D’ailleurs, une théorie toute nouvelle sur l’idée de projection, d’Univers Hologramme, propose une vision troublante. Mais je ne cherche pas à valider ou à invalider cette idée de source commune. Il s’agit pour moi d’un concept, d’une « intuition » et non d’une démonstration rationnalisée par A + B. J’en serai incapable. Ce que cela implique m’intéresse plus que de démontrer sa véracité. Ce que sous-entend le fait de ne pas être des entités strictement distinctes les uns des autres, dont les seuls ponts seraient la parole, l’intelligence et les cinq sens, me semble nettement plus riche et plus probable… Et certaines recherches scientifiques - qui bougent pas mal en ce moment - prouvent que la vision d’un être vivant déconnecté des autres n’a aucun sens. Il resterait à définir ce qu’est cette source, mais là, le travail devient beaucoup plus ardu, peut-être même impossible. A priori, la tâche n’est pas plus facile que de prouver l’existence d’une vie après la mort. Il pourrait ne s’agir que d’une sorte de réseau de l’ensemble de nos êtres et nous serions alors notre propre source, tout est envisageable ! Ce qui est évident si l’on accepte l’idée d’une source unique est que toute vie à sa raison d’être, sa singularité née de la rencontre de la « source » et du « support ». Rencontre qui est sans renouvelles et remise en question. Un « little bang » de chaque instant ! Même les pires individus font parti de ce corps et nous avons en nous un peu de ce qu’ils sont. Heureusement, nous avons de la même sorte tout ce qu’il y a de meilleur ! A nous de savoir ce qui nous est le plus profitable. Et si certain ont le besoin, peut-être même la faiblesse, de se sentir au dessus des autres pour se sentir bien dans leur « vie », grand bien leur fasse ! Mais je ne peux m’empêcher de trouver cela « absurde » sinon « inutile » - un jugement de valeur sans valeur - tout en comprenant la saveur fugace que cela peu procurer. C’est après tout, une expérience à vivre comme les autres…

 

Savourer ses instants de vie n’implique pas que l’on soit mieux ou moins bien servi qu’un autre. Cela n’a aucun rapport. L’esprit peut être bien plus étendu que cela si on ne le limite pas à de tels « raisonnements ». Qui prétendra que la sagesse ou l’intelligence ne demeure que chez les gens riches, bien nés et bien loties, qui prétendra que le talent se mesure à l’aune du succès ? Tous les rôles sont des rôles capitaux dans cette super production d’universel studio, et tous ont une raison d’être, une « singularité précieuse », n’en déplaise à ceux qui se sentent au-dessus du lot pour une raison ou pour une autre. Chacun développe ces instants de vie selon une « configuration unique » et fait de son expérience une « réponse » ou un « reflet » qui n’a pas son pareil. Vivons donc nos vies, même jonchées des pires difficultés, en les considérant comme précieuses, et en considérant celles des autres comme toutes aussi précieuses. Il en est de même pour tout ce qui existe, je ne comprends vraiment pas comment on peut écraser avec autant de désinvolture le moindre insecte qui est une réponse (un reflet) tout aussi précieuse et complexe que nous le sommes. C’est marquer un manque d’attention pour ce qui nous dépasse et pour nous même. Les histoires zen, apportent quelques lumières sur l’importance de savourer ses instants de vie (de mémoire et raccourci en voici une) : «  un jeune homme qui approchait d’un temple zen découvrit un vieux moine en train de couper du bois en plein soleil. Il fût surprit en apprenant que ce vieux était en fait le maître du temple. Il lui demanda pourquoi il coupait le bois en plein soleil. « C’est maintenant et ici que cela doit être fait », lui répondit le moine. Il lui demanda alors pourquoi il ne faisait pas faire cette tâche difficile par l’un de ses disciples. Le maître lui répondit simplement : « parce que je ne suis pas un autre ! ». Cela illustre bien la façon d’aborder les difficultés et plus généralement, les instants de vie. Une autre histoire qu’un moine zen contemporain avait relevé et que j’ai trouvé très juste et amusante relate un passage d’une série B (si quelqu’un en connaît l’origine, je suis preneur) : « Dans un bar, un cyborg (robot à l’allure humaine) demande un verre de bière au comptoir. Le robot le boit et arbore un large sourire. Un autre consommateur, humain, accoudé au même comptoir, intrigué par la scène – un robot éprouvant du bonheur - lui demande s’il aime la bière. Et là, le cyborg de lui répondre avec un plaisir non dissimulé et visiblement intense “ non, je déteste cela ! ».

 

La finalité de ce raisonnement et tout son intérêt est bien sûr qu’il modifie la perception que l’on a de sa vie et de la vie des autres. En fait, pour ma part, ce n’est pas le raisonnement qui a modifié la perception mais plutôt l’inverse. Cette perception c’est « imposée » et le raisonnement a fait surface comme quelques bulles de champagne remontant naturellement le long du verre. Non, pas du coca, du champagne ; j’écris, je choisis ! Cette analyse peut paraître simpliste et d’une certaine façon, elle l’est. Mais, c’est comme un entrechat, il paraît simple mais vient d’une sensation profonde du déplacement et de l’équilibre propre au danseur qui l’exécute. La sensation implique un regard très particulier sur soi et les autres, et n’a rien de superficiel. Comme toute intuition, elle est très difficile à mettre en mots. Très honnêtement, je n’imagine absolument pas y être arrivé. On tente de poser une idée et nous apparaît toutes celles qui n’y sont pas ou qui se contredisent, ou qui ne sont pas suffisamment précises. C’est un peu comme de combattre l’Hydre, on coupe une tête et deux autres repoussent ! Mais on le fait – pour quelqu’un qui n’écrase pas un insecte, c’est pas mal – Se dessinent alors les silhouettes qui habitent notre caverne cérébrale.

 

Bien des points pourraient être développés. Parfois même des pensées à priori contradictoires. Mais j’arrêterai là mon « expérience d’écriture ». J’ai tenté de mettre mes idées en ordre, ce texte n’est finalement qu’un reflet dans une mare bien trouble, les eaux sont agitées en ce moment ! J’espère que « l’expérience de lecture », pour ceux qui auront eu le courage d’aller au bout, aura été plus facile que de couper du bois en plein soleil (quoi que moi, j’adore ça couper du bois en plein soleil !). 

 

Je vous avais prévenu, c'est trop long !

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 10:00

Voici un bon moment que je n’ai pas alimenté l’Effetlent. Suis-je en mal d’inspiration ? Pour peu que l’on considère que je sois parfois inspiré… Oui et non, C’est plutôt que je n’en éprouvais pas l’envie.

En fait, alors que depuis toujours j’avais le besoin de faire des productions personnelles diverses et variées, je me rends compte que ce qui me manquerait le plus n’est pas la « production » mais les instants d’inspiration, d’envie de produire.

 

Avant même de "faire", ce que je trouve sinon plus précieux que l’acte de réaliser, au moins aussi vital, c’est le sentiment si fragile et pourtant si puissant qu’est l’inspiration. Le moment où vous avez devant vous une évidente envie de créer. C’est une forme d’enthousiasme qui se traduit, pour moi, par un esprit éveillé à tout ce qui l’entoure et surtout une interprétation active de ce qu’il saisi. La vie prend un sens évident et le corps devient un outil formidable. Ce sentiment suffit en lui même et il n’est pas rare qu’il ne soit finalement pas accompagné de production (comme en ce moment). Il reste l’empreinte d’un instant où le ciel était dégagé et la vision claire. La production est autre chose, une autre sensation et n’est pas dépendante du premier, enfin pas aussi directement que l’on pourrait logiquement s’y attendre.

 

Alors que pendant la réalisation d’un projet une forme d’effervescence et de plaisir physique nous animent (plus ou moins !), le moment d’inspiration est passif et plus contemplatif. C’est vraiment à l’image d’un ciel dégagé et d’un espace aux horizons lointains alors que je décrirais la création par un ciel houleux, ponctué de coups de tonner, d’éclaires et où nuages noirs et ciel bleu se partage l’espace… La vision est limitée au coups de pinceau, de crayon, de burin ou toute autre technique. Le feu de l’action.

 

Pourquoi parler de cela ? Parce que j’ai pris conscience que ce temps d’inspiration était entier, qu’il porte en lui plus qu’il n’en a l’air et que chacun, artiste ou non devrait le considérer comme essentiel, indispensable. Une fin en soi et non une étape. Ce moment arrive généralement quand nous sommes dans une situation contemplative, spectateur de ce qui nous entoure, plus encore, avec une sensation d’appartenir à ce qui nous entoure. Personnellement, le train, la voiture sont de bons supports à cette contemplation mais il y en a d’autres : le jogging, la marche... Cela n’a rien à voir avec de la méditation ou de la rêverie, il s’agit d’un état où l’on se sent « illuminé » et où la motivation, la compréhension et le désir de faire occupe chacune de nos cellules. Le monde nous apparaît comme limpide et plein de ressources !

 

Même si ces instants ne sont pas suivis de faits - on ne se jette pas forcément sur une réalisation à la suite d’un tel sentiment - ces instants nous nourrissent et évitent l’asphyxie. Sans eux, nous sommes plongés dans un monde à dimensions réduites, réduites par nos habitudes, nos paresses, nos peurs... Il ne s’agit pas de comprendre le monde mais de le créer. Et en cela, l’inspiration est créatrice sans même avoir produit quoi que se soit de palpable. Nous sommes créateur de mondes, rien de plus !

 

Hélas, ces instants d’inspiration n’arrivent pas sur commande. Je ne saurais expliquer ni pourquoi, ni comment ils arrivent et surtout pas, pourquoi ils repartent ! Comme je le disais, certaines conditions peuvent favoriser cet état mais c’est loin d’être systématique (Tant mieux !). Le train a souvent produit chez moi cet état d’éveil. Le fait de regarder un paysage défilant peut me plonger dans ce mode où l’esprit saisi tout ce qu’il perçoit pour construire toutes sortes d’hypothèses, de mondes, d’idées, d’extrapolations… Est-ce une sorte d’hypnose, qui sait ? Peu importe. Ce qui est sûr est que j’y ai toujours puisé plein d’idées. Tout ce qui est pensée est inscrit d’une façon ou d’une autre et devient une matière vivante !

 

Cette définition de l’inspiration est personnelles et je ne peux savoir comment elle est vécue par d’autres mais je reste persuadé qu’elle indispensable à toute existence qui est en quête de vie. La routine étant le fait de faire les choses en mode automatique sans jamais les remettre en cause, l’inspiration est ce qui rend le quotidien exceptionnel en soi. Pas Besoin de chercher des sensations fortes si l’on ne sait les trouver dans ce qui fait notre vie de tout les jours. Être inspiré, c’est être simplement vivant, réceptif et actif à la foi. Cela devrait être une condition normale de l’état d’esprit pour ne pas perdre un instant d’existence. Je pense que nos modes de vie ne le favorisent pas et j’ai parfois la vision absurde qu’une personne peu glisser sur sa vie sans même s’en rendre compte ! Une vie sans avoir vraiment goûté un seul instant… Oui, c’est cela, être inspiré c’est goûter, savourer ce que l'on est, et ce qui nous entoure, ici et maintenant. Alors bon appétit !

 

 

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 19:27

Il est bon parfois de se retrouver seul. Non pour la solitude en elle-même, mais pour retrouver l'être qui se tapi au fond de soi. L'être aux milles et un visages qui n'est ni la caricature de soi-même, ni l'image dénaturée par une vie trop remplie.

 

Il est bon d'être seul, seul avec tout ce qu'on est, oubliant tout ce que l'on croit être. La solitude n'est pas un mal qu'il faut fuire à tout prix, bien au contraire, c'est un luxe que peu de personne semble apprécier vraiment. L'un des seuls luxes dont on ne peut être privé que par une vie trop "riche". Remplir, et toujours remplir. 

 

Cette richesse que l'on croit indispensable qui est en fait une fuite, une peur, un rejet... Une richesse de "pacotille" qui serait de remplir sa vie coûte que coûte de tout, de rien pour en oublier l'essentiel, pour oublier l'être en nous qui pose question et donc, qui pose problème, pour en oublier ce qui nous anime vraiment. 

 

Quel luxe que d'être seul et de se retrouver finalement face à tout ce qui est ! C'est d'une simplicité désarmante. Tout est contenu dans cet instant sublime qui nous compose et qui n'a de fin que dans un esprit pressé par le temps. Un instant infini et un être sans mesure. 

 

Qu'il est bon parfois de se retrouver seul. Qu'il est bon parfois d'être en compagnie d'une simple pensée, d'un simple sentiment, d'une mélodie vivante, d'un regard posé qui ne cherche ni réponse, ni question. C'est comme ouvrir en grand une fenêtre aux beaux jours et laisser place au vent, qu'il chasse l'invisible vapeur stagnante qui nous endort.

 

Mais pour apprécier la Solitude, il faut apprécier inévitablement les autres, apprécier de les retrouver, fort d'un espace serein et de sincères sentiments. Pour apprécier vraiment la solitude, il faut inclure tout ceux qu'on aime dans cet espace car il nous compose tout autant que l'eau que nous buvons, que la pensée qui nous traverse. Se retrouver, c'est retrouver les autres avec leur propre Solitude. Et finalement, l'instant de Solitude est l'instant ou l'on n'est au plus proche de tout ce qui nous entoure. 

 

La Solitude est l'instant essentiel entre deux rencontres.

 

 

 

 

 

 

 

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 12:26

La musique est une énergie. Par je ne sais quelle alchimie, elle transforme un son, un texte, en une onde qui nous porte et nous transporte. Si pour un esprit engourdi qui ne s’étonne de rien, cet effet semble normal et est un jeu qui ne prête qu'au jugement (bien / pas bien, actuel / démodé, Beauf / distingué, ...), pour ceux qui cherchent sans être blasé, ce phénomène est un nectar qui ouvrent plein de champs subtils. La musique peu nous rendre divin, beau, intelligent, amoureux, triste, terrible, affreux, démoniaque... Elle nous offre l'opportunité de sublimer nos sentiments. Elle nous sort de nos sensations « ordinaires »

 

Chacun trouvera son rythme, son chant "lexical" et son univers. Nous avons tous connu différentes périodes et nous avons pu traverser des styles bien différents, à chaque période sa musique... Hard, musique classique, rap, "chanson française", rock, pop, musique traditionnelle, etc. Quelle qu’elle soit, la musique développe une énergie, la musique est énergie. 

 

Qui n'a jamais éprouvé cette puissance, que l’on soit seul ou dans une foule. Ce n'est pas pour rien qu'un pays s'affuble d'un hymne, ni qu'une armée se dote de chants de combat. La musique développe à souhait des sentiments. Elle peut aussi bien exprimer la liberté la plus pure que la plus grande des rigueurs, une rigueur à fleur de dictature. Cette puissance n'est pas contenue par la musique seule mais par la rencontre de celui qui l'écoute et des notes qu'elle propose. Il faut, me semble-il, une acceptation préalable et une même longueur d'onde pour voir naitre ce nouveau monde. Comme avec un hypnotiseur, nous ne devenons que ce que nous sommes prêt à devenir…

 

La musique nous alimente et nourri notre imaginaire à tel point qu'elle nous transforme au moins le temps de sa diffusion. Et, quand on y pense, il y a là une magie. Il s'agit d'une création qui nous lie à son créateur mais plus encore… Elle nous lie à des sentiments communs, à une histoire commune (commun et commune dans les deux sens du terme bien sûr !). Pensez, l'arrangement de quelques notes et de quelques paroles peut vous transformer et faire de vous des êtres qui dépassent votre propre condition. Une union "sacrée". Une symbiose.

 

Plus profondément, tout est rythme. Nous sommes tous soumis à un système ordonné et donc par définition, rythmé. Nous échappons au chao par cette simple évidence : nous sommes des refrains et nous vivons une partition. Il suffit d'écouter les scientifiques décrivant l'espace pour comprendre qu'eux même décrivent une Musique sur laquelle ils mettent un chant, des paroles. Cette vision est loin d'être nouvelle mais elle vaut la peine d’être réfléchi. Elle met le monde en musique. 

 

La musique s'écoute et se ressent. Les oreilles ne sont pas les seuls récepteurs. La musique se reçoit de tout son corps et de tous ses sens. Elle fait appel à tout ce que l'on est. La Musique, celle de notre vie, est à écouter, elle demande une attention et un certain détachement. L'inspiration est une forme traduite de cet accord tacite avec notre rythme. Il nous faut nous accorder sinon, comme des cordes trop ou pas assez tendues nous sonnons mal. Cet « sonorité faussée »  se traduit directement par des tensions physiques, et ce qui n'était qu'une image devient un fait concret : mal de dos, mal de crâne, fatigue, tendinite... Autant de maux qui expriment un "désaccord" ou même une "disharmonie physique et psychique". 

 

Ecouter une musique soulage souvent, elle vous "accorde" si vous écouter celle qui correspond à votre sensibilité du moment (voir la musicothérapie par exemple). Nous ne vivons pas tous au même rythme, sur le même ton. Chacun est une fugue qui appartient à une orchestration plus importante. La Musique symbolise l'importance de l’instant, de l’acte. Un accord juste ne se fait qu'entre deux notes et donc entre deux instants ou deux êtres ! Le temps, l'espace, ne sont que des illusions, comme des persistances rétiniennes, créé par cette sensation qui accorde notre vie et en fait sa musique. Chaque note à son importance et nous devons écouter profondément ce que nous sommes pour jouer juste. La juste tension ! C’est une sensation, je pense, connu dans tous les arts.

 

Celui qui crée une musique tente donc de s’accorder à sa propre Musique, comme pour proposer un écho sensible de ce que l’on est. Plus généralement, toute création est en soi un écho, celui d’un chant intérieur. Un peintre suit un rythme, une tension qui fait appel à la même harmonie que celle du musicien. Un écrivain, un sculpteur sont de même à l'écoute d'une mélodie intérieur. L’art consiste à savoir écouter et proposer sa propre traduction d’un chant universel. Il n’y a bien sûr aucune limite à cette traduction…

 

Il est bien évident qu’il faut étendre la notion de musique pour accepter cette interprétation (cette traduction). Je ne veux pas signifier non plus que cela induit forcément un chef d’orchestre ! Nous sommes dans un univers où tout a une place et en cela nous occupons notre espace sur une partition qui n’est en rien chaotique. C’est tout ce que je défini comme Musique, et sans nous pour la traduire, elle n’a pas d’existence car n’est musique que ce qui est écouté comme telle ! Celui qui écoute comme celui qui regarde une œuvre en fait ce qu’elle est…

 

Donc et pour conclure, si la musique est énergie c’est que l’esprit est énergie. C’est lui qui transforme une musique en un carburant plus ou moins puissant pour alimenter nos penser et les traduire en actions. La musique met en évidence un rythme plus profond qui nous anime et qui lie. Une Musique qui anime toute chose.

J’ai bien conscience de la confusion qu’il peut y avoir entre la simple musique qui sort de nos i-pod et la Musique qui berce nos existences. Il ne faut juste pas prendre les deux au pied de la lettre (ou de la note), l’une et l’autre ne sont que des « vues » de l’esprit !

 

PS : Je vous mets Biolay et Reggiani en écoute car ce petit texte partie du fait que j’ai trouvé en eux plus de relation dans ce qu’ils dégageaient, qu’entre les habituelles comparaisons Biolay / Gainsbourg, Daho et Baschung. Justement dans la nature de l’énergie qu’ils proposaient… Je vous souhaite un premier de l'an en musique... bézu ;-)) !

 

 

 

 

 

 

 

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 15:00

Tout prend forme, se dessine autour d’un monde de sensations, un monde intangible et qui pourtant nous saisi à chaque instant. Notre production de pensée n’échappe pas aux effets de ces sensations. Elle est écho aux bonnes ou mauvaises perceptions de nos sens. Inversement, nos sensations seront différemment interprétées selon notre état d’esprit… Nous sommes le produit d’une tension permanente entre ce que nous recevons et ce que nous produisons.

 

Même quand nous dormons, cette tension est active. Cet échange est le propre du vivant. On peut tout intellectualiser mais cette action même tient des sens. De cette alchimie qui transforme un tout en une production individualisée, de processus universel, nait une réponse unique et précieuse dont nous sommes le reflet. Nous sommes des variables que les sensations animent !

 

Quoi ou qui que nous soyons, nous appartenons à une chaine de production de réalités, chacun produisant son propre univers en réponse à un maillage infini d’informations. Des informations de natures et d’origines très différentes. Nous-mêmes, nous produisons nos propres informations et les recyclons sans fin ! Tous ces échanges/productions (une production étant un échange, et un échange une production) se font miraculeusement dans un rythme et une organisation cohérente, intelligible, qui rends notre être et notre conscience possible. Quelle est cette force qui harmonise ainsi notre petite usine à réalité, difficile de le deviner. Nos sensations/esprit deviennent un tout qui fait de nous une personnalité, un être doué de raison et qui nous différencie suffisamment des autres pour parler d’un Ego, d’un Je. Ce Je qui nous place à la fois en opposition aux autres, et nous associe à une « Humanité ». Nous nous reconnaissons dans l’autre et nous l’acceptons en tant qu’être doué de la même usine à réalité. Il n’en sera pas de même face à un chien, un poisson rouge ou une fourmi, ils n’ouvragent pas les mêmes matériaux et n’auront donc pas la même production. Ces derniers vivent leurs propres sensations, avec leurs propres outils. Leur production est une traduction directement liée à leurs besoins et elle développe un univers plus ou moins éloigné du nôtre. Une amide a forcément un univers (ce qui ne veut pas dire une « conscience ») mais il nous est impossible d’imaginer à quoi il peut ressembler.

 

Nous vivons tous dans un même Bain, mais nous n’en avons pas le même vécu. Nous sommes une des réponses organiques à notre environnement. Nos sens sont des portes, des accès qui nous offre une vision plutôt qu’une autre, un monde plutôt qu’une autre. Le Bain est, en lui-même, tous les mondes… De même que nos outils scientifiques orientent notre compréhension du monde, nous modélisons notre univers selon nos propres outils sensoriels et selon la configuration de notre être. Le fait d’être un organisme vivant debout sur terre, et non ailé ou non pourvu de nageoires, nous conditionne pour recevoir et produire un univers qui correspond à nos nécessités et plus radicalement, nous impose l’esprit qu’est le nôtre. Un esprit qui tente de saisir inlassablement ce grand Bain commun. L’esprit est une production de cette conjoncture structurelle et lui-même s’autoproduit. Autant dire que nous ne pouvons parler ni de Réalité, ni de Vérité absolues. Nous avons la possibilité d’imaginer cet état de fait, mais nous n’avons en rien les moyens de comprendre ce qu’est fondamentalement ce Bain au-delà du formel. Pour cette raison, il n’est nullement incompatible d’être à la fois un grand scientifique et un grand croyant. L’un s’attachant à chercher des réponses via ses outils sensoriels et ceux qu’il développe (tels des prothèses), l’autre ayant une foi (une intuition profonde que l’on ne peut ni démontrer, ni invalider : ne pas croire en dieu n’est-ce pas une foi ?) qui nait du lien indéfectible avec le Bain. Un Bain que l’on sait indéfinissable, innommable, et pourtant qui est à la base de tout. Croire, c’est avoir l’intuition que nous ne sommes lié à un principe plus grand que soi, c’est croire que notre usine à réalité ne produit finalement que des sensations et des conceptions conditionnés et donc propre au monde que nous produisons. On ne peut enfermer la foi dans une religion ou dans une autre, dans un monde ou dans un autre, sans, à mon sens, l’anéantir en la figeant en une croyance bardée de ses limites. L’homme ferait « dieu » à son image ! La religion doit rester un outil potentiel et non indispensable. C’est la foi qui a fait la religion et non l’inverse. La foi nait d’une intuition, et une intuition particulière nait de la foi. L’intuition qu’elle développe est une porte (un sens ?) vers l’indescriptible, l’insaisissable. De même que notre réalité ne sera jamais établie une bonne fois pour toute, la foi est vivante et ne cesse de se renouvelée. Le mouvement est permanent et omniprésent. Rien n’y échappe !

 

Le monde devient sensation si et seulement si nous recevons ces sensations, si et seulement si cette réception devient monde. Nous produisons à chaque instant ce que nous sommes, et ce que nous sommes est le résultat de ce que nous produisons ! Cette chaine sans fin, cette spirale, n’est pas une vision à la « matrix » où nous serions plongé dans un univers virtuel avec un corps matérialisé, mais au contraire, nous sommes cet univers et sans lui, le moi n’a aucune existence. Nous sommes ce que nous recevons/produisons, et nous sommes parce que nous recevons/produisons. Au delà, il n’y a que cet absolu indéfinissable. Nous sommes bien concrets, les sensations sont concrètes mais dans la mesure de notre propre concrétude ! L’imaginaire prend une toute autre dimension et les visions dites réalistes n’ont plus tout à fait le même poids.

 

A nous de produire un monde qui nous convienne et qui n’est pas voué à nous en exclure. Le monde actuel semble se réduire à une réalité de plus en plus restreinte, elle s’uniformise et en cela des mondes meurent chaque jour. Si notre forme organique est indissociable de notre perception globale du monde, plein d’autres facteurs créent des variations indispensables de cette perception : culture, climat, paysage, époque, etc. Alors même que nous n’avons jamais été aussi nombreux sur terre, il semble que nous n’ayons jamais eu si peu de réalités différentes. Une vérité veut s’imposer à la face du monde. Nous convergeons tous vers une seule et même vision, une production unique. Nous ne savons plus nourrir notre imaginaire et nous devenons prisonnier d’une production qui se réduit comme peau de chagrin… Il est très difficile aujourd’hui de penser différemment et d’enrichir ainsi nos perceptions/productions. Que l’on réagisse en accord ou en contradiction (c’est le même monde) nous sommes comme aspiré par un phénomène aliénant toute créativité, une forme de dictature inconsciente. Il faut donc croire en la force qu’est l’esprit, il fabrique des mondes ! La situation de crise actuelle est née de nos esprits et ces derniers l’alimentent et la renforcent quotidiennement. Pourtant, si l’esprit change, le monde change. Pour le moment, nous sommes figés comme des lapins devant les phares d’une voiture nous fonçant droit dessus ! La diversité des pensées et la multitude des variables vivantes sont des éléments fondamentaux. Une organisation complexe qui induit une énergie indispensable. Sans cela, l’esprit se meurt et le monde, nos mondes, avec. Est-ce une forme d’entropie, de mort par transformation de l’énergie vivante en une énergie fossile ?

 

Bien évidemment, cette conception n’est qu’une production parmi d’autre. Avec ses limites, son champ conceptuel, personnel et ici, lexical. Cette vision même est une production propre à ce que je suis et marque le fait que je suis. Alors, ne nous privons pas de créer et d’imaginer, offrons à nos sensations de nouveaux sens et à nos sens, de nouveaux mondes ! Question de bon sens...

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 15:39

Sûrement, ais-je souvent fait allusion à la méditation dans mes précédents articles. Pourquoi tant de place pour une posture si « simple » en soi ? Assis, le cul sur un coussin ! Plein de raisons pourraient être évoquées : patience, respiration, décontraction, apaisement, adaptabilité, énergie, etc. Mais l’un des points les plus importants est peut-être la connexion à ce que Nous sommes fondamentalement.

 

Oui, je sais, cette dernière phrase peu faire sourire ; quand on a dit cela, on a rien dit ! Je vais donc développer un peu. En fait, pour tout dire, si j’en parle, c’est en réponse à une réflexion que j’ai souvent entendu (directement ou non). "Cet acte de méditation est un acte égoïste, voir égocentrique". C’est à dire que l’on fait cela pour son unique bien-être, coupé du monde dans sa bulle. En jetant juste un œil extérieur et sans avoir poussé l’expérience, cette réflexion me semble tout à fait justifié et pleine de bon sens terrien. Je ne peux prouver le contraire d’une telle affirmation. Enfin, je vais tout de même tenter d’amorcer une contradiction… Même si ce ne serai pas bien grave que cela soit vrai, la réponse par la négative (la méditation n’est pas juste une recherche pour soi) mérite qu’on s’y arrête et fini par prendre beaucoup d’importance quant notre conception de l’existence et de ce qu’est notre univers, rien que cela !

 

Je disais que méditer était se connecter. Oui, mais à quoi. C’est là que se rejoignent mes deux précédents chapitres. Quand on médite, on plonge en Soi, mais Soi n’est pas cet individu marqué par ses désirs, ses ambitions ou ses peurs, Soi est derrière tout cela. Il est celui qui reste derrière ce défiler incessant de pensées, des pensées qui cherchent à vous séduire sans cesse, elles ne survivent que par cette attention que vous leur portez. Méditer c’est uniquement délaisser cette agitation superficielle (ce qui n’implique pas de valeur mais « qui est de surface » !) pour aller dans les coulisses. C’est à dire, un espace commun à tous les êtres et qui semblent flirter avec l’Universel.

 

Laissons tomber tous nos préjuger, notre culture, nos pensées préétablies et nous nous trouverons face à ce que Nous sommes : une Conscience Universelle vivant une Individualité - l’individualité n’étant pas défini par le « superficiel » mais par un tout vécu au carrefour que nous sommes. Méditer, c’est se connecter à cet état de fait, à l’Univers qui n’est autre que nous-mêmes. Nous laissons libre court à notre être, qu’il soit agité par une journée harassante ou apaisé par un repos.

 

Quand j’entends cette réflexion qui « reproche » à la méditation d’être une forme égoïste de recherche, je dis oui, dans un premier temps, c’est à dire dans ce qui peut pousser une personne à la pratiquer, mais surement non dans les faits ! Il est évident qu’un désir de bonheur personnel ou de recherche pour son propre bénéfice peu pousser à s’essayer à la méditation mais toute personne qui restera dans cette démarche volontaire et orientée ne sera pas dans une posture méditative. Ce sera tout sauf de la méditation, tout au plus un placebo spirituel. Le plus probable est que cette personne mette fin rapidement à sa pratique. Pour pleinement être dans une méditation, il faut justement, comme je le disais plus haut, lâcher toutes ces ambitions et tous ses désirs ! Et là, nous quittons une recherche égoïste pour rencontrer un état « Universel » celle d’un Homme parmi les Hommes, d'un assemblage moléculaire dans un monde de molécules ! Une vacuité qui inclus tout ce qui nous compose, qui n’exclus pas mais accueil. Si l’agitation en fait partie, elle n’est qu’une tempête de surface, notre petit égo, qui masque un fond « commun », notre ego « Universel ». Pour ceux qui penseraient à l’iceberg, c’est plus que cela puisque notre petit ego serait englobé par le grand, et le grand serait aussi l’océan (et le Titanic avec !).

 

C’est l’esprit qui nous sépare du reste. Il exclut ou inclut selon son bon vouloir ce qui nous compose. Mais cela reste un schéma arbitraire. Ce qui l’est moins est que tout est en lien avec tout, et sans soudure apparente ! Quand on parle d’interdépendance il faut l’entendre finalement comme un tout faisant un seul et même corps sans fin. Méditer, c’est rejoindre les autres et nous-mêmes ! Ce n’est donc en rien une démarche égoïste puisque cette pratique nous aide à voir en l’autre ce que Nous sommes profondément.

 

Bon, je tourne autour du pot. Il m’est difficile d’exprimer ce que je tenais à exprimer, je m’en rends compte. J’ai la sensation et la conviction intime que cette méditation dévoile une source commune à tous, d’où chacun peut être atteint et donc, d’où nous agissons subtilement sur tout ce qui est. Cette connexion rétabli une écoute qui bénéficie à tout le monde, mais moins par des effets extérieurs (un peu plus à l’écoute des autres, moins de jugements hâtifs, plus de remise en question, etc.), que, plus subtilement, par un effet qui a lieu à un autre niveau. Et c’est justement cela que je n’arrive pas à pointer du doigt. Peut-être est-ce par ce que je ne suis qu’un novice en la matière (si grade il y a !) mais pas uniquement. Il est probablement impossible de l’exprimer. L’exprimer serait déjà faire des choix, des représentations, et donc parler d’autre chose ! Bref, je ne peux finalement que parler d’une intuition que l’on prend ou que l’on jette mais qui m’anime fortement. Ce que je perçois est que l’on ne peut la formaliser par l’intellect, ce n’est pas une conception, si elle le devient ce n’est plus qu’un objet de discours avec toutes ses limites, comme celles auxquelles je suis confronté maintenant ! Que ceux qui ont fait, ou font, l’expérience de la méditation me disent si cette tentative de description a du sens pour eux ou s’ils entrevoient autre chose, les autres, je ne peux que vous encourager à vous « connecter ». Vous trouverez pleins de bons livres, ou de sites, qui vous parleront de la « posture » de méditation (zazen par exemple). Mieux que la connexion cpl ou wifi, la méditation nous relit intimement à tout ce qui est, ici et maintenant !

 

Pour finir, car je sais que la méditation traîne pas mal d’idées reçues, j’affirmerai que c’est une action forte qui n’a rien d’égoïste puisqu’elle aide à vivre mieux avec les autres, son environnement et soi-même, et qu’elle n’a rien à voir avec un quelconque orientalisme ou mouvement new-age dont je ne fais absolument pas parti ! Cette pratique a existé de tout temps, dans tous les pays et a de l'avenir !

 

PS 1 : Comme dans tout texte, il est difficile de discerner le réel du fantasme. Je n’évoque rien d’ésotérique. Ma vision de l’Universel n’a rien d’extraordinaire mais est au contraire ce qu’il y a de plus ordinaire. Moi-même, je jongle avec des mots et donc des concepts, et il n’est toujours évident de faire la part du vécu et du conceptualisé. La frontière n’est, là encore, qu’un parti pris !

 

PS 2 : Je reconnais que ce texte peu paraitre "pédant", insinuant que j'ai atteint quelque chose que d'autre n'ont pas. 1 / n'est-ce pas le cas de tout texte qui veut partager quelque chose, n'est-ce pas supposer que l'autre ne l'a pas et devrait l'avoir ? 2 / je sais que je n'ai rien atteint de particulier sinon le luxe d'avoir 10 à 20 mn de VRAI calme dans ma journée !

 

PS 3 : Je viens de voir une chroniqueuse TV parler d'un livre qui s'intitule "Méditer", un best-seller. Sorti en 2010, l'auteur est un scientifique reconnu, Jon Kabat-Zinn, et il a répendu, grace à sa crédibilité et ses recherches, la méditation dans les milieux hospitaliés. Si je trouve un peu facile de récupérer un acte vieux comme l'Humanité, il a le mérite de l'avoir détaché de tout le poids des traditions ! Je ne l'ai pas lu, je n'en dirai donc pas d'avantage...

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