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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 15:47

Ceci est une réflexion (écrite spontanément dans ces grandes lignes). Elle pour moi est une création de l'instant au même titre que le reste, bonne lecture pour ceux qui en auront le courage ;)

Nous avons tous, un jour, chercher à se gratter les entrailles pour voir ce qu’il y avait derrière, savoir de quoi nous étions fait et ce qui se cachait au fond… Au fond, qui se cache ? Cette sensation troublante et fluctuante qu’un être sommeille en nous. Est-ce un démon comme certains aimeraient à le penser ou un être libéré, affranchi de ses doutes, de ses regrets, de ses peurs, de son regard ? Qui sait ?

Cette recherche est vitale, essentielle, elle touche à l’essence même de ce qu’est l’Homme, de ce qui le distingue du reste du vivant. Qui a dit que le rire était le propre de l’homme, laissez-moi rire !  Au fond, derrière ces tripes, ces boyaux et ce cerveau flasque, trouverez-vous un Homme ou un vide abyssale qui effrayerait le plus valeureux d’entre nous ? Qui a peur de le savoir ? Qui cherche ?

Regardez autour de vous, observez, vous verrez qu’au fond, peu sont ceux qui ont pris le parti de s’y coller, de se frotter à ce regard intérieur et de gratter là ou ça fait peur. Le travail, les enfants, les loisirs ou encore les thérapies, tout est là pour nous abreuver de pensées et nous éviter ainsi de se retrouver seul, seul face au vide et vide devant sa seule face. La pensée comme un écran, un écran que l’on imagine être soi…

Il n’y a rien de plus grand, pas d’acte plus crucial, pas d’autre libération possible que de se regarder dépouiller de tout, de Tout. Supprimer un à un ses apparats, être nu, non comme un ver, mais comme un écorché vif et au-delà. Tout effeuiller au risque de n’être rien au final et, se retrouver tout entier dans un fondement, un fondement qui inclut tout et n’exclus rien.

Observez ce monde, il court. Tous ses proches qui s’activent, qui bougent, qui maquillent une face pourtant déjà cachée. Ils s’interdisent de stopper la « machine », non de peur qu’elle ne puisse redémarrer, mais qu’elle nous oblige à la regarder pour ce qu’elle est, ou ce qu’elle n’est pas. Alors on comble, on remplit l’esprit de tout et n’importe quoi, on s’invente des devoirs, des causes ou de simples routines sur lesquelles on glisse, on en fait briller la surface, une surface que jamais nous ne grattons.

Quand la machine se brise, que l’arrêt est forcé, alors on déprime, on déplore, on souffre, on s’accroche à ce qui aurait dû être, l’esprit est encore dans cette course et n’accepte pas la pause qu’on lui impose. L’esprit court toujours car les doutes risquent de le rattraper, les questions reviennent comme des fantômes qui le hantent inlassablement, inexorablement… Comment fuir alors que vous savez qu’il n’y a pas de cache, de petits recoins tranquilles où ils vous laisseraient tranquille… Peur de vivre par peur de la mort.

S’attaquer au vif du sujet, comme un artisan consciencieux et outillé, est l'unique solution. Fuir et se débattre, c’est donner encore plus de force à tous ces fantômes, ils s’en nourrissent. Pour eux, peur, colère, ignorance sont comme du miel, un nectar divin digne de l’ambroisie qui leur offrirait l’éternité pour vous poursuivre. Faire face, c’est vivre et être présent.

Ce travail n’inclut pas, comme une petite ligne en bas du contrat, de changer sa vie, d’en modifier le cours et de tout bouleverser. Ce serait une nouvelle fuite et de nouveaux fantômes. Au contraire, il faut vivre son quotidien, rester là où nous sommes, ce que nous sommes, à un détail prêt qui change tout, nous ne courons plus… Le temps n’est plus un adversaire direct, le temps, c’est nous. Nous investissons et prenons d’assaut l’instant.

Comment ? On commence par observer, lâcher prise, laissez courir les pensées, agir sans anticiper, être juste présent, au présent. Naturellement, la course ralentit, vous bougez quoi qu’il arrive, mais d’instant en instant, l’esprit les envahissant un à un. Alors, la recherche commence. Elle est en place.

Pourquoi ? L’instant est le seul lieu où vous vous trouverez, il est le siège de notre être et de notre réalité, tout le reste n’est que conception !

S’observer, c’est être face à un ego. Voir et accepter ses réactions, quelques qu’elles soient, jugées bonnes ou mauvaises. Ces conceptions viennent de nos tripes. Au bout de ses tripes, il y a de la prétention, de la peur, de la jalousie, du sadisme, de l’ambition, de la concupiscence, du mépris, de la bonne morale, de la condescendance, du sectarisme, de la compassion, de l’amour, de la passion... Une composition non exhaustive de tout ce qu’il y a de plus naturelle mais qu’il nous faut reconnaître, connaître et admettre. Ce n’est pas une question de valeur, il n’y a pas de jugement, pas de châtiment, ni d’enfer. L’enfer, ce n’est pas les autres, c’est toujours soi-même. L’enfer, c’est d’être l’esclave de ces composants, l’enfer, c’est de les subir et qu’ils nous entraînent dans une course en nous faisant croire qu’au bout, il y a le bonheur ou tout au moins le plaisir. Courir après le bonheur, c’est ne jamais le trouver. C’est comme rechercher la paix armée jusqu’aux dents. C’est l’imaginer sans cesse pour demain quand il ne peut être que maintenant. On ne meurt jamais demain, on ne peut donc y vivre !

Respirez. Respirer est la première des choses à faire. Reprendre son souffle, celui du nouveau-né, le Souffle. C’est un fil subtil qui unit le corps et l’esprit dans l’instant. Respirez est le premier de vos actes, un acte fondamental qui vous plonge dans la vie, dans l’instant. Cette action, des plus banals, qui est de s’oxygéner, est aussi l’un des outils les plus efficaces pour l’artisan chercheur de soi. Pour aller se gratter les tripes, vous ne pourrez éviter ce Souffle. C’est l’outil indispensable, incontournable. Tout ce que vous ferez sans, ne sera que de l’ordre du discours, un jeu de l’esprit. Cela reviendrait à faire sa feuille de route et ne jamais partir ! Ce Souffle porte l’énergie de l’instant, il porte votre esprit et votre corps, il apparaît comme élémentaire et évident et, c’est ce qu’il est, élémentaire et évidemment primordial. Mais ce Souffle n’a pas qu’une fonction mécanique, il porte la vie, votre vie. Il n’est pas qu’oxygène, il est esprit et volonté… Il est même kinésithérapeute ! vous pourrez réellement agir sur vos tripes par une respiration ventrale, celle du nourrisson. Vous vous masserez les entrailles, à conseiller pour les coups de stress…

Petit à petit, vous pourrez être réduit à votre respiration. Juste assis et assise juste, vous inspirez et expirez. Alors, rien ne manque et vous n’avez plus besoin de courir. En ce même instant, tout est lié. Tous ceux qui courent ou non, tout ce qui est, sont contenus dans ce même instant et sont au-delà même de la dépendance. Le moindre grain de sable à sa place et ne peut être ailleurs dans ce même instant, au même titre qu’une planète ou qu’un univers. Ce grain de sable est un univers, comme vous-même, sans lui l’instant ne serait plus l’instant. Vous comprenez que cette recherche en soi est une réponse et que la réponse n’est pas autre chose que cette recherche. C’est la réponse de l’instant.

Je ne vends rien, je n’ai rien à gagner, rien à perdre. Ce n’est ni de la religion, ni de la philosophie. Je n’ai ni gourou, ni maître. J’expose juste ce qui m’a ouvert et sorti d’un impasse. Depuis bien des années, je n’en démords pas et même dans l’inconstance des choses, cet instant est toujours l’unique certitude. Une évidence qui crève les yeux, un trésor subtil, et, en fait, un feu qu’il faut entretenir à chaque instant.

Difficile, peut-être, de croire en une réponse aussi simple quand les questions apparaissent si compliquées, ou encore quand on parle de gratter pour voir derrière ses tripes. Difficile même de croire que je ne prends pas mes vessies pour des lanternes… Essayez simplement, vous verrez. Si, dans un premier temps, cela peut sembler plus doux encore que l’homéopathie, vous verrez pourtant, qu’il n’est pas si simple de rester dans sa respiration. Il n’est pas si évident de ne pas être agité et mené par des pensées auxquelles on s’accroche, vous verrez que cet acte si simple est finalement très difficile à tenir et en fin de compte, peu de personnes ne s’y engagent vraiment.  Car l’engagement que ce simple acte requière est total et ne tolère pas le dilettantisme. On ne peut être qu’entier et non à moitié dans l’instant. Vous verrez, quand vos fantômes et vos démons vous feront faces - car ils feront obligatoirement surface par cette pratique - les observant de votre position assise, votre respiration sera seule capable par une alchimie – la vraie alchimie - de les transformer en compréhension et acceptation. L’esprit devra lui, lâcher et encore lâcher. 

Mais attention ! Point qui pourra apparaître comme contradictoire, ne vous fixez aucun but, aucun d’objectif, aucun profit. Ce serait même une grossière erreur… Partir avec un but est partir avec ses préjugés pour bagage, et en soi, est un semblant de « course », de fuite. Selon toute logique, nous ne connaissons pas ce que nous cherchons. Nous ne pouvons donc ni en avoir peur, ni le désirer. Je vous le dis, ce qui doit arriver arrive, mais si vous le faites avec un but ou à profit, vous passerez, à coup sûr, à côté de vous-même et à côté de l’instant. Il n’y a rien à gagner, sinon soi-même ! Si facile et pourtant si compliqué, non ? Oui, quand on en parle, c’est une pratique pas de la littérature… Allez, bon vent !

 

 

 

 

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commentaires

B
<br /> Samuel,<br /> Un mot pour te dire que j'ai imprimé ton long texte sur deux pages (j'ai changé la police pour que ça rentre) et que je vais prendre le temps de le lire calmement, dans le métro, sur mon trajet de<br /> retour.<br /> Que vivent les mots!<br /> cécile<br /> <br /> <br />
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