c'est pour KOAN !

Après avoir fait un petit article sur les haïkus (09-12-09 déjà !), un autre sur les koan s'impose ! Non ? Ah bon...

En fait, à la base c'est l'envie de faire de fausses citations qui m'a fait rebondir sur ces phrases ou ces petites histoires qui sont des outils pour les hommes en quête d'éveil. Je vais donc tenter un croisement des deux mais avant tout :

Qu'est-ce qu'un koan ?

Bien sûr, vous pourriez faire un petit tour sur wikipédia pour avoir la définition de la communauté (commune) mais je vais tenter la mienne, au risque de dire des inepties pour les adeptes des koans... Un koan est une phrase ou une petite histoire qui ne s'adresse pas à vous... mais à celui, bien plus grand qui se trouve derrière ! Vous, c'est à dire votre égo conscient, n'entendra pas grand chose au Koan sinon un peu d'absurdité. Et plus il cherchera avec énergie, moins il comprendra !

Les koans sont des outils pour certaines écoles zen. Je dirais que toutes les utilisent mais pour certaines, le koan est considéré comme la vraie porte vers le SATORI (l'éveil !). D'autres prôneront plutôt la position zazen... Bref, peu importe, il s'agit de comprendre que les koans ont une grande importance pour certaines recherches spirituelles et potentiellement, ils portent en eux des clefs pour un esprit debout ! 

Ces histoires s'adressent donc à une forme d'inconscient même si je n'aime pas ce terme un peu trop psychanalytique... Il s'agit plutôt de savoir qu'il ne s'adresse pas à une dissection intellectuelle ! Prenez le comme tout aliment : il est digérer et nourri tout un corps et non seulement une réflexion plus ou moins maitrisée. L’éveil n’est pas réservé à une élite intellectuelle (peut-être même défavorisée ?) mais bel et bien à chacun d’entre nous, pauvres mortelles. Il ne s'agit pas d'une découverte de l'intelligence ! Le mieux est de vous proposer un exemple de koan, un des plus célèbre et que j’apprécie particulièrement :

Deux disciples zen se promènent dans la cour d'un monastère, quand soudain le plus jeune dit à l'autre : « Oh ! Regarde, le drapeau bouge. »

L'autre répond : « Non, ce n'est pas le drapeau qui bouge, c'est le vent !» 

Le maître, derrière eux, rétorque : « Non, ce n'est pas le vent, c'est ton esprit qui bouge ... »

Et là, une nonne en passant leur dit pour conclure : « ce qui bouge, ce n’est ni le drapeau, ni le vent, ni l’esprit, c’est un koan ! »

(Cette dernière partie, avec la nonne, n’est pas toujours citée suivant les différentes versions, mais je préfère le koan avec !)

Voici à quoi peu ressembler un Koan, mais il peu être encore beaucoup plus court comme le célèbre :

Qu’est-ce que bouddha ? Réponse : un bâton à merde !

Etonnant, non ? Ou encore, plus soft :

Ce qui te manque, cherche le dans ce que tu as.

Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ?

Que fait le bruit d'une main seule qui applaudit ?

...

Bref, je ne vais pas faire une liste qui pourrais être très longue mais sachez qu’il y en a pour tous les goûts !

Je pense en faite que la vie est un koan !  L’intuition (ou tout autre terme qui vous arrrange) à qui s’adresse ces phrases est à mon avis toujours actif et n’attend pas un mot ou un autre, un peu comme celui d’un hypnotiseur qui agirait sur vote inconscient, pour réagir. Cette intuition peut simplement être plus où moins sensibilisée, activée selon chacun. La travailler par ces phrases doit, comme tout exercice, stimuler les « muscles » appropriés. Pourtant, je pense que tout notre environnement est objet de koan. A nous de les voir et pourquoi pas, d’avoir un éveil ! Il paraît, par exemple, qu’un maitre eu son SATORI en entendant un pierre qui roulait et qui vînt se cogner contre une plus grosse, un autre en voyant le tronc d’un arbre mort. Mais à chaque fois, il s’agit de personne dont l’intuition était affûtée. Un Koan de maître Deshimaru l'illustre bien (ou peut-être pas !) : esprit libre, environnement libre.

La seule différence, et de taille, avec un entraînement au sens usuel est la suivante : un exercice répété quotidiennement est en général dans le but de gagner quelque chose (compétition, satisfaction personnelle, étape vers un deuxième exercice supérieur, etc…) alors que dans le cas de cette recherche spirituelle, il ne faut rien vouloir obtenir ! N’est-ce pas là déjà la base d’un koan ? Et oui, "sans but et sans profit", voici l’une des devises avec "ici et maintenant" les plus importantes (je pense) du Zen… Mais si un koan n’est pas à un paradoxe apparent prêt, nous ne devons pas l’être non plus.

Le plus absurde parfois est l’impression qu’il faudrait déjà être éveillé pour avoir la bonne pratique qui mène à l’éveil !!! Et finalement, c’est surement le cas, comment sortir alors de ce qui ressemble à une impasse ? Et bien lâcher tout ! Votre envie même de comprendre l’incompréhensible. Faite confiance à ce que vous êtes, car probablement, l’éveil est-il toujours là si vous y êtes aussi ! Il suffit d’être à l’heure et ponctuel. Pas avant, pas après. Pas là bas, pas ailleurs. Votre éveil est toujours présent. Il vous attend ! En faite c’est vous qui n’y êtes pas ! Et de toute façon, qui pourra me dire le contraire et qui pourra me décrire l’éveil. Personne, pas même le plus grand des maitres Zen ou qui que se soit d'autre. "Si tu vois bouddha, tue le !".

Bref, « je pense donc je suis » est une formule qui semblerait faire sourire beaucoup de ceux qui cherchent. Et pourtant, Descartes lui-même avait fait le vide avant de sortir cette fameuse formule. Lui qui aujourd’hui est associé injustement à ce que l’on nomme « terre à terre », avait beaucoup médité et avait à sa façon, trouvé une vérité. La sienne ! Faites en autant… « Je pense donc je suis » est un koan ! Il travaille l’esprit et au-delà, et ne doit pas être pensé comme une simple réflexion de votre lobe frontal. Il dépasse Descartes lui-même !

Maintenant, si vous ne savez toujours pas ce qu’est un koan, c’est que vous êtes toujours en train de chercher, de réfléchir et de vous poser la question. Pourquoi n'utiliser que quelques neurones quand un univers entier se propose de vous aider. Soit vous êtes économe et préférez n’user qu’un petit potentiel à votre disposition, soit vous n’arrivez pas à imaginer que vous pouvez être là où votre conscience n'est pas ! Le « je » du « je pense » et du « je suis » n’est pas le « je » qui définit votre être dans son entier…

Bien, moi qui voulais m’amuser à faire mes propres « fausses citations » le ferait dans un autre article, sinon cela ressemblera plus à un roman qu'à un extrait ! Et au final, ce n’est pas du tout le même sujet. Un koan n'est en rien une citation mais un discour complet ! Alors, cher amis et ceux qui ne le sont pas, je vous adresse mes salutations des deux mains tout en tapant ces quelques mots sur le clavier. Me prenez vous pour un menteur ?