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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 09:48


La tête pleine de travail en ce moment, c’est de mes mains vides dont je vais vous parler.

Je conserve des gants, que les plus fidèles lecteurs reconnaîtront, et que je garde précieusement pour des raisons qui ne me sont pas très claires. Voici donc mes gants.

Ils sont le résultat d’un chantier d’intérieur… Nouveaux espaces, nouvelles couleurs, nouvelle vie.

Mis à part ce rude service qu’ils m’ont rendu, est-ce la seule raison qui m’on fait les conserver. Nombre d’autres outils ou protections ont fini à la poubelle alors qu’ils m’avaient servi tout autant. Non, ce qui m’interpellait, c’était bien autre chose…

En fait, j’ai conservé des mains ! Qui plus est, des mains vides qui ne vivent que par la couleur et la patine dont elles sont affublées. Vide à l’extérieur et, vide à l’intérieur. Ce n’est plus que la contre forme des instants précédents.

Ces gants restent pourtant des mains ouvertes qui n’offre rien en vérité sinon quelques traces d’un vécu. Ils n’ont rien à donner et pourtant, j’ai un certain plaisir à les regarder.

Les mains vide… Pour l’anecdote, karaté en japonais, signifie les mains vides. Une référence au Zen qui à influencé son évolution et au fait qu’il s’agissait d’un combat à main nu. C’est aussi une raison politique, puisque le jeu d’idéogramme fait qu’a l’origine, karaté évoquait la main chinoise, véritable origine de cet art martial. Qui connaît un peu l’histoire du japon, comprendra pourquoi cette interprétation fût proscrite. Une image souvent employée dans le « mondo* » Zen, est celle de la roue car, c’est le vide en son centre qui lui permet de tourner…

Le vide est donc une notion particulièrement importante dans certaines cultures. D’ailleurs, c’est grâce à cette notion que les mathématiques, tel qu’on les connaît, on pu voir le jours. Ce sont ces cultures qui nous ont offert notre premier zéro. Un zéro sans lequel nos comptes seraient bien différents.

Les mains sont, elles, le symbole de l’homme, du savoir faire, de la technique, de l’ouverture à l’autre (offrir ou recevoir). La main est un véritable élément de communication. Elle est un pont, une véritable passerelle sociale. Se serrer la main est une action très répandue, et ce, dans bien des cultures. Le pied peut avoir bien des symboles, mais sûrement pas celui-ci. Même la langue, outil par excellence du langage, n’a pas la force symbolique de la main. Cette dernière serait plus « spécialisée »…

La main vide est donc à la fois cette force puisée dans le « zéro » absolu, et celle du monde matériel qui nous construit et que nous construisons.

Une main vide est en soi pleine de sens. A la fois démunie, et potentiellement capable de tout.

La caresse comme la baffe sont portées par cette terminaison corporelle, cet ultime message qui est souvent plus clair qu’un long discours.

Je vous laisse donc entre les mains de vos réflexions. De bonnes mains, j’en suis sûr.

Et, je ne contredirai pas ceux qui pensent que l’on peut discourir à partir de rien. Le fait est que tout est née de là !

 

*Séance de questions et de réponses entre maître et disciples.


L

 

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