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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 17:32
Avant de vous livrer des textes liés à une époque trouble et "remuée", en voici un autre écrit à la frontière de deux états. 

Après les troubles de l'adolescence, après la calme de 3 ans de "méditation", il marque la fin (je le sais aujourd'hui) d'une période des plus "compliquée" (un euphémisme) de mon existence. Pour ceux qui seraient dans une telle période, le seul point dont je suis sûr, est de ne pas se résigner. Écrire, chercher, résister (...) sont les germes d'une étape plus sereine. C'est le maintient d'un élan vital, une flamme qui reprend toute sa place dès que la tempête se calme. C'est le recul que l'on peut avoir, même dans les pires moments. Pour une fois l'intro sera courte, voici le texte...



Les instants de doute peuvent être des instants de forte intensité.
Tout semble fragile, à la frontière entre deux perceptions, probablement pas une plus vrai que l’autre.
L’esprit est tremblant, hésitant, frileux.
Des idées se combattent, se côtoient, le pire et le meilleur s’enlacent pour ne plus se différencier.
Le doute est une sensation elle-même partagée entre la joie et le désespoir. La joie de pouvoir devenir, le désespoir de n’être peut-être rien…
Nos choix font de nous ce que nous sommes. Le choix est le moment où l’on tranche pour évacuer l’une ou les idées qui créaient le doute.
Les doutes font également de nous ce que nous sommes. Douter est un acte fort.

Nous sommes habité par nombre de pensées, fantasmes. Qui sommes nous ?

Douter, mène à cette question essentielle, qui sommes-nous ? Qui suis-je ?

Je me vois au travers de fantasmes, c’est-à-dire d’images de moi plus ou moins valorisantes.
Je suis, soit
 ! Ce n’est pas la vraie question. "Être" est une sensation. « Être » peut vouloir dire tellement de choses et mener à tellement d’autres questions.
L’important est donc de savoir qui nous sommes. Nous passons notre temps à construire notre image. Nous avons une perception de ce que nous sommes. Je me sens beau, je me sens laid, je me sens intelligent, faible, grand, petit, savant, sportif… Toutes ces perceptions sont fondées sur certains faits et aussi sur ce que nous percevons dans le regard des autres.

Seulement, tout cela n’est que perception. Nous ne prenons qu’une part infime de ce qui existe pour établir notre image de soi. En plus de cette image perçue, il y a celles qui correspondent à nos fantasmes. Quand les deux coïncident, tout va pour le mieux. Nous pensons réussir notre vie et, quelque part, c’est le cas, quelque part seulement… De plus, cet état ne dure jamais qu’un temps toujours trop court.

Quand les deux (fantasme et perception du regard d’autrui) ne coïncide pas, c’est la frustration. Nous poussons notre esprit à nous voir au plus proche de ce que l’on voudrait être, mais nos perceptions nous renvoient fréquemment des messages,  nous signalant l’écart entre le rêve et la « réalité ». Nous nous mentons, ou nous cherchons à maîtriser cette image dans un milieu restreint (famille, amis…).

Quoi qu’il en soit, ce dernier cas est difficile et ne mène nul part.

Le doute, lui, nous plonge dans un profond remue-ménage psychologique puisque ni l’image que l’on a de soi, ni le fantasme, n’est pris pour acquis. Nous savons les deux limités et limitant. Mais, au-delà de ces perceptions, de cette image que l’on construit, et qui n’a rien de définitif, de ce modèle qui semble être notre idéal, qui, ou que, sommes-nous réellement ?

Il me semble qu’une réponse du boudhisme zen serait de ne pas chercher ce qui n’existe pas. Pas de soi, par d'égo ! Le problème est ainsi résolu… Oui mais, le doute lui est toujours là…

Me dire que certaines personnes aient atteint un degré de compréhension tel que le doute n’a plus de place – tout est lumineux, limpide – pour moi, cela relève du miracle. Je n’ai pas dis que cela n’existait pas. N’ayant pas fait réellement cette expérience, je ne peux être que dans le doute !

Une fois, après une pratique régulière de zazen (3 fois 20 mn par jour pendant 3 ans), j’ai eu une journée  « d’illumination ». Tout me semblait évident, clair. Une impression de vrai bonheur avec l’ambition unique de le partager.
Un sourire était devenu d’une importance cruciale puisqu’il amenait un autre sourire puis un autre...
 
Je ne dis pas que la sensation de bonheur absolu, d’osmose avec tout ce qui nous entoure n’existe pas, mais je ne considère pas cela comme un état d’esprit plus juste
 , plus vrai. Cette sensation survenue durant un zazen s’est estompée au fil du temps. Après quelque temps, la sensation avait disparu et cela ne m’a pas empêché de passer par un état dit, aujourd’hui, dépressif…
Nous ne pouvons donc nous leurrer, se croire arrivé à une rive enfin saine. Cela reste un état illusoire qui fini par disparaître. Hélas, on tombe aussi bas que l’on est monté haut.
Pour avoir lu quelques ouvrages de personnes dites sages, celles qui me semblaient sincères étaient loin d’être des illuminés.

La vraie sensation était bien dans une perception du quotidien qui ne nous trompe, ni dans un excès, ni dans un autre. Or cet équilibre, et cette vision claire, qui vont au-delà des perceptions dites fausses, sont précisément ce que je ne peux pour le moment, ni comprendre, ni toucher du doigt…

Donc je doute. Je sais que les perceptions qui m’assaillent ne sont pas les bonnes mais pour le moment, je n’ai rien qui puisse les remplacer ou répondre différemment.

Je pense que ces perceptions sont une part de vérité, mais comme une part de vérité ne peut être qu’un mensonge, je vis actuellement dans un mensonge. Le mot songe est d’ailleurs tout aussi juste.

Le doute est donc ma seul arme contre un quotidien qui cherche à rompre tout questionnement et, pousse à me résigner. Pourtant, tant qu’un désir souterrain et souverain, une énergie enfouie, continuera à me remuer, à muer mon être, je continuerais à douter et à me questionner.

Pour en revenir à l’idée du choix, je ne crois pas, et peut-être à tort, que nous choisissions réellement quoi que se soit. Nous sommes soumis à des évènements, qui partent de l’infiniment petit à l’infiniment grand, dans un univers où tout est lié, et où, nous avons la liberté du constat.

Je tente donc de vivre avec les évènements plutôt que contre (combat inutile et joué d’avance). Il nous faut percevoir, être à l’écoute, aussi bien de ses désirs, que des flux extérieurs (le désir des autres, le "temps", l’énergie ambiante, les opportunités…).

Être quelqu’un
Être quelque chose
A ses yeux
Aux yeux des autres
Cela nous brûle
Nous consomme
Nous dévore

 
Au final, nous sommes morts
Sans jamais n’avoir été,
être l’essentiel

On ne peut être que grand
Si l’on est tout entier
Pour être entier,
Tout doit s’exprimer
L’image doit disparaître
Et le cœur doit battre.

Être au cœur de soi
Soi au cœur de l’être

La peur de n’être rien au fond
Nous pousse à construire des êtres de paille.
Nous cachons un Univers
Pour venter les mérite d’une pauvre demeure.

Cette volonté de créer n’est-elle liée qu’a un  fantasme ?

En partie oui, assurément.
Mais pas uniquement. Elle vient de très loin, comme une force, ou un vent, qui souffle sans qu’on en détermine l’origine.
De toute façon, cette volonté sert mon être, elle m’apporte un souffle et m’ancre dans un présent, le siège de toute réalité.

Elle m’oblige à questionner mon être, à le bousculer. Sans elle, j’aurais l’impression de perdre l’essentiel, ce qui m’offre le recul sur les « choses » et qui ressemble à une promesse : tu peux vivre ta vie, la penser, la contempler, l’aimer… La vie n’est pas une simple accumulation d’habitude, d’à priori, de réflexes ou, je ne sais quelle autre fainéantise qui nous vole des heures et des heures de vie !

Pour conclure ce texte que je perçois comme maladroit, sans queue ni tête, je dirais que si je me suis mis face à une feuille blanche, le cayon en main alors que je devrais dormir depuis plus de 3 heures, c’est parce qu’une image de moi me dérangeait. Je ne suis pas l’idéal que j’aimerais être…

Malgré tout, merci à cette « image » car c’est grâce à toi que je suis là, à vivre sur papier quelques instants comme je les aime.

Servons nous de tout comme prétexte pour aller vers soi.

Je sens la fatigue grandir et le plaisir s’amoindrir. J’espère me retrouver bientôt. Je te dis dors bien et revient vite !

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commentaires

A
bien ton site j'y reviendrais pour vraiment lire!<br /> ça semble interessant!!!
Répondre
L
<br /> Merci et à bientôt !<br /> <br /> <br />

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