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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 11:55

Je suis français… Peut-être, et alors !

 Je suis français de fait et par une vue de l’esprit. Je suis humain, je suis un homme, je suis grand, je suis petit, je suis… mais à quoi pense toutes ces personnes qui trouvent important de savoir ce qu’est être français !

 Débat lancé par un homme qui symbolise la trahison et l’ambition, est-ce cela être français 

 Bref, vous l’aurez compris, ce discours sur ce qu’est être « français », discours qui vient pour faire illusion et poser des problèmes là où il n’y en a pas, sinon pour ceux qui veulent établir et renforcer des frontières… Bon, nul n’est dupe, les enjeux sont politico-électorales. Mais d’autres idées suintent. Ce nationalisme qui se veut juste et justifié (et non discutable) a été le début de toutes les situations totalitaires ou tout au moins le début de périodes peu glorieuses.

 Être fière d’être d’une nation ou d’une autre est une absurdité totale. Si je suis un salaud français, suis-je meilleur qu’un salaud étranger ? Nous n’avons pas à être fier d’appartenir à un pays. Vouloir se parer de valeurs collectives pour individuellement être son contraire ! Mais il faudrait aussi définir ce qu’est être fier… Être fière est une attitude qui ne doit être qu’une façon de lever la tête et de regarder l’autre droit dans les yeux. Je pense qu’au final, il est bon de lâcher cette fierté pour ne garder qu’un regard franc et moins condescendant. La fierté est bonne pour ceux dont les droits sont bafoués, pour ceux qui subissent racismes, rejets, persécution, alors oui, la fierté peu être un outil psychologique indispensable de survit et de dignité. Mais la fierté peu devenir malsaine et obscène quand elle devient une attitude discriminante et sectaire.

 Que cache ce débat nationaliste (sinon des aspects politiques qui ne m’intéressent guère en tant que tel) ? À mon avis, c’est le réflexe de l’huître. Toute agression nous mène à fermer la coquille pour se protéger. Il semble donc logique que, en temps de crise, tel des huîtres, nous cherchions à nous fermer dans l’illusoire espoir d’être protégé… En soi, une réaction bien courageuse, non ?

 Méfions-nous donc de ces élans dit « patriotiques ». Nous créons des frontières, des groupes, des groupuscules, des clans, des familles, des communautés, des fraternités, des parties,… On s’enferme comme pour se rassurer, se sentir plus fort et agir en groupe que se soit pour construire ou détruire, peu importe. La frontière n’est qu’une vue de l’esprit, une ligne arbitraire que nous installons et qui varie selon les critères que nous acceptons. Sur un plan pratique, je comprends cette dissection. Elle facilite le travail et la discussion. Mais sur un plan idéologique, je suis dépassé ! Ces frontières deviennent prétextes aux guerres de clocher, de religions, aux guerres chirurgicales, saintes ou moralisatrices. Cela me rappelle l’histoire du trou du cul qui voulait devenir chef mais que je ne raconterai pas maintenant… Ce que je veux dire, est que l’on peu toujours séparer les choses pour les mettre en opposition ou simplement les distinguer mais alors il ne faut pas s’étonner d’arriver à des aberrations.

 Le vrai problème est qu’avec de telles préoccupations je n’ai pas la sensation qu’on propose une attitude qui réponde à un développement positif d’une société internationale. Face à une situation périlleuse, la crispation est la dernière des réactions à adopter. La souplesse et, je pense, l’ouverture, sont des attitudes sûrement plus adaptées. De plus, imaginez que vous vous trouviez devant une agression quelconque, allez, disons un bus qui vous fonce dessus, pensez-vous qu’il soit bon à ce moment précis de vous poser la question « qui suis-je, où vais-je ?... ». C’est pourtant ce qu’on nous propose actuellement. Enfin, pour être plus précis, avant même de savoir qui vous êtes, on vous demande de savoir ce qu’est être « français » !

Pour conclure ce billet, je dirais que la question personnelle sur son identité peut être saine, mais qu’une démarche collective sur une identité globale est vouée à l’échec dans le meilleur des cas et dans le pire, à une situation politique bien dangereuse ! Imaginez qu’une définition du « bon français » soit figée et mise sur papier, le risque de déviation vers des systèmes autoritaires (un euphémisme)n’est pas très loin. Certaines notions doivent rester ce qu’elles sont, abstraites et aux contours vivants.

L’identité n’est pas une construction décomposable qui s’inscrirait dans un tableau Excel.

Pour faire une boucle avec mon article précédent (si,si) et pour conclure, nommer une chose n’est pas la posséder, la saisir et ni la comprendre. Souvent, quand une personne nomme, elle pense faire la preuve d’un savoir, d’une possession, alors qu’elle n’exhibe qu’une coque vide et virtuelle qui, en soi, est loin de l’objet nommé. Ce dernier, comme toute chose, n’a que les frontières que l’on veut bien lui donner… La culture, l’identité, le caractère, (…) ne sont que des vents que certains cherchent à les mettre en cage ! Bon courage… Ne « Baissons » pas les bras, ni le pantalon devant un nationalisme ostentatoire et pénétrant !

 

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commentaires

B
<br /> Wahouaw... On lit ce texte d'un trait, dans un souffle... même si on n'avait pas le temps... Ce que tu écris sonne juste et je veux lire cette opinion contre-nationaliste (je simplifie l'idée de<br /> fermeture dans ce terme) le plus souvent possible. Il me fait peur aussi : notre président en est-il à ce stade de rétrécissement (je ne lis plus, ne regarde plus les médias)? Pour finir : Samuel,<br /> je veux un livre de toi : essai ou roman! A bientôt. Continue! Cécile<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci Cécile ! Un commentaire pour animer ce blog est le bienvenu. Même une critique l'aurai été... Mais là, tu va me faire rougir et, avoir une couleur de peau trop prononcée pourrait être<br /> malvenue :)<br /> Pour ce qui est de faire d'autres textes sur ce sujet, je ne vais pas faire de ce blog un étendard politique. Mais quand cela me démangera je n'hésiterai pas, c'est sûr. Non, ce n'est pas de la<br /> politique, juste un peu de bon sens humain... à bientôt !<br /> <br /> <br />

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